Santé mentale : la crise sanitaire du Covid 19 a-t-elle créé des forcenés ?
Les 36 heures d'angoisses qui se sont déroulées en Dordogne ne sont pas sans rappeler une autre affaire récente. Presque quatre jours de chasse à l'homme pour retrouver un homme dans les Cévennes qui venait de tuer son patron et un employé. Dans les deux cas, ce sont des hommes seuls, armés et en colère. Est-ce lié à la crise sanitaire ?
Il aura fallu 36 heures pour arrêter Terry Dupin au Lardin-Saint-Lazare, en Dordogne. Un homme plongé dans une folle dérive. Mais avant lui, mi-mai, le visage juvénile de Valentin Marcone, 29 ans, père de famille fasciné par les armes, a lui aussi fait l'actualité après avoir tué son patron et son collègue. En décembre dernier, dans le Puy-de-Dôme, un mari violent et paranoïaque a tué trois gendarmes. Les affaires de forcenés se multiplient : deux fois plus d'interventions en un an.
Le plus souvent, des troubles sous-jacents
Selon le GIGN mais aussi le RAID, ces cas sont de plus en plus violents. Certains présentent des troubles psychiatriques. Selon certains médecins, la crise sanitaire et l'angoisse qu'elle suscite peuvent expliquer le passage à l'acte de certains individus. "Le plus souvent, ce sont des personnes qui avaient déjà des déviances auparavant, des traits anormaux voire criminels, le contexte n'a fait que les accentuer", explique le professeur Antoine Pelissolo, chef de service psychiatrique de l'Hôpital Henri-Mondor.