Santé mentale en France : des moyens supplémentaires face aux dégâts de la crise du Covid-19
Le président français Emmanuel Macron, le 28 septembre 2021 en clôture des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, à Paris.
En clôture des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, Emmanuel Macron a annoncé mardi, entre autres mesures, le remboursement des consultations de psychologues et la création de 800 postes dans les centres médico-psychologiques.
"La pandémie a révélé l'importance du sujet" : tels ont été les mots d'Emmanuel Macron, mardi 28 septembre, au moment de clore les deux jours des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie, au ministère des Solidarités et de la Santé, à Paris. "Pendant longtemps, les moyens mis n'ont pas été à la hauteur", a-t-il concédé.
Le chef de l'État a détaillé son plan pour la santé mentale des Français. Ces derniers ont beaucoup souffert de la crise du Covid-19 : selon les résultats d'une enquête CoviPrev publiés le 17 septembre, 15 % d'entre eux montrent des signes d'un état dépressif (+5 points par rapport au niveau hors épidémie), 23 % des signes d'un état anxieux (+10 points) et 10 % ont eu des pensées suicidaires au cours de l'année (+5 points). L'isolement, les angoisses, les violences intrafamiliales dans l'intimité des confinements ont été les détonateurs de nouvelles souffrances.
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Un parcours de soin pour se faire rembourser
Face à une forte demande de soins, Emmanuel Macron a annoncé plusieurs mesures. Ainsi, dès 2022, l'Assurance maladie remboursera des consultations de psychologues libéraux, "pour toute la population à partir de l'âge de 3 ans". Cette prise en charge se fera sous conditions : les patients devront être "adressés par prescription médicale" dans le cadre d'un forfait de huit consultations remboursées, la première séance étant à 40 euros et les suivantes 30 euros chacune, le tout renouvelable l'année suivante si besoin. Quant aux "psychologues qui veulent pratiquer hors de ces parcours de soin", ils pourront "continuer à le faire", a assuré Emmanuel Macron.
Avec cette mesure, Emmanuel Macron dit accéder à "une demande historique". Mais il concède que "toute la profession des psychologues n'est pas totalement ravie". Patrick-Ange Raoult, secrétaire général du Syndicat national des psychologues (SNP), est vent debout contre le passage obligatoire par un généraliste pour bénéficier de ce forfait. "C'est absolument scandaleux ce qu'on vient d'entendre. Ça marque un mépris profond de notre profession et de la population", s'insurge-t-il.
"Les psychologues veulent défendre leur indépendance vis-à-vis de la médecine", explique Laurent Laporte, de la CGT, lors d'un rassemblement devant la ministère de la Santé organisé peu avant les annonces présidentielles. "On voudrait être associés, on ne l'est pas. Ils décident de tout sans nous, avec des médecins", abonde Christine Manuel, du SNP.
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Des moyens débloqués pour la recherche
Emmanuel Macron a également annoncé la création de 800 postes dans les centres médico-psychologiques "à partir de l'année prochaine". Ces renforts doivent permettre de "réduire au maximum les délais d'attente" dans ces structures, qui sont parfois "supérieurs à 18 mois dans les territoires les plus en tension". S'y ajouteront la création de 20 équipes mobiles pour la prise en charge des personnes âgées en Ehpad et dans les structures médico-sociales, la mise en place d'une maison des adolescents dans chaque département et de 100 places en accueil familial thérapeutique sur deux ans.
Un autre effort budgétaire sera fait en matière de recherche, avec une enveloppe de 80 millions d'euros "dédiée à la santé mentale" dans le cadre du quatrième programme d'investissements d'avenir (PIA4).
Lundi, le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait annoncé que le nouveau numéro national de prévention du suicide entrerait en fonctionnement vendredi. Et mardi, le secrétaire d'État chargé de l'Enfance et des Familles, Adrien Taquet, a promis l'instauration début 2022 d'un repérage systématique de la dépression post-partum, qui toucherait entre 15 et 30 % des mères.
Avec AFP