Rugby : face à l'Irlande, les Bleus veulent oublier l'échec du Mondial-2023
Trois mois après la douloureuse élimination en quarts de finale de la Coupe du monde, le XV de France retrouve son public et la compétition. La France affronte vendredi à Marseille l'Irlande, autre bête blessée du Mondial-2023, en ouverture du Tournoi des Six Nations 2024. Une compétition que les Bleus vont disputer sans Antoine Dupont, tourné vers les JO-2024.
Pour la France et l'Irlande, la dernière Coupe du monde s'est terminée au même stade des quarts de finale et dans la même enceinte, le Stade de France. L'Irlande, alors première nation au monde, a été battue par la Nouvelle-Zélande, tandis que la France est tombée d'un petit point contre l'Afrique du Sud.
Depuis cette cruelle élimination à domicile, le débat fait rage autour de l'occasion ratée des Bleus de remporter enfin une Coupe du monde. Un groupe français qui a la possibilité de tourner enfin la page avec un choc contre l'Irlande en ouverture du Tournoi des Six Nations, vendredi 2 février à Marseille.
Si Fabien Galthié reste le sélectionneur des Bleus, le staff a été remanié pour son nouveau mandat prévu pour durer jusqu'à la prochaine Coupe du monde, en 2027 : Patrick Arlettaz est désormais en charge de l'attaque, Laurent Sempéré de la conquête, et Nicolas Jeanjean a été promu directeur de la performance.
Côté joueurs, le grand absent sera la vedette Antoine Dupont, capitaine lors de la Coupe du monde. Il est tourné vers l'épreuve de rugby à VII des Jeux olympiques de 2024 à Paris et ne peut pas disputer le tournoi cette année. Une édition 2024 particulière puisque les Bleus ne pourront pas jouer dans leur jardin du Stade de France, en travaux avant les JO-2024.
Grégory Alldritt nouveau capitaine
Antoine Dupont, qui doit rejoindre lundi les Bleus du VII pour un stage de préparation, sera remplacé dans son rôle de capitaine par le troisième ligne Grégory Alldritt (La Rochelle), et dans celui de demi de mêlée par son habituel numéro deux Maxime Lucu (Bordeaux-Bègles). Un nouveau numéro 9 fera donc son apparition sur le banc des remplaçants : Nolann Le Garrec, âgé de 21 ans.
Dix des quinze titulaires battus par les Springboks (29-28) le 15 octobre entameront ainsi la rencontre au Vélodrome face au XV du Trèfle, auteur du Grand Chelem l'an passé. À l'indisponibilité d'Antoine Dupont s'ajoutent les blessures d'Anthony Jelonch (genou) et de Thibaud Flament (pied), et les choix de l'encadrement tricolore. Paul Gabrillagues fait ainsi son retour en deuxième ligne après quatre ans d'absence en équipe de France, tandis que l'ailier Louis Bielle-Biarrey laisse sa place à Yoram Moefana.
Avec le forfait de Romain Taofifenua, un nouveau colosse fait son apparition chez les Bleus : Posolo Tuilagi, 145 kilos, a été appelé à la rescousse. Âgé de 19 ans seulement, ce fils d'un ancien international samoan de Perpignan connaîtra contre l'Irlande sa première sélection avec le XV de France s'il est amené à entrer sur le terrain.
Ce match contre les numéros deux mondiaux, qui n'ont plus gagné en France depuis 2018, doit servir à "tourner la page" du Mondial, a assuré l'arrière Thomas Ramos. "Si on bat l'Irlande, qu'on fait un bon tournoi, on nous parlera aussi un peu moins de la Coupe du monde", a ajouté le Toulousain.
En 2020, au sortir du Mondial japonais, déjà terminé dès les quarts, les Bleus avaient ouvert le mandat de leur nouveau sélectionneur Fabien Galthié par une victoire de prestige devant l'Angleterre (24-17) vice-championne du monde. Ils ambitionnent d'entamer ce nouveau chapitre de l'ère Galthié avec un succès tout aussi retentissant face à des Irlandais qui veulent aussi mettre derrière eux la désillusion du Mondial.
Les Irlandais sans leur totem Sexton
Le XV du Trèfle est en reconstruction après le départ à la retraite de son totem Jonathan Sexton (38 ans, 118 sélections) et une pluie de forfaits (Mack Hansen, Ross Byrne, Dave Kilcoyne...).
Malgré tout, les coéquipiers du nouveau patron Peter O'Mahony (34 ans, 101 sélections) devraient continuer de s'appuyer sur ce qui fait leur force depuis de nombreuses années : une discipline d'airain, un jeu offensif millimétré, une agressivité redoutable autour des rucks...
"On connaît l'équipe d'Irlande, ça fait très longtemps qu'ils sont sur les mêmes circuits, sur les mêmes animations (...). Ils ont cet atout de décliner en club et en équipe nationale leur façon de jouer, leur façon de sentir les déséquilibres, avec une formation très bien huilée", analyse Patrick Arlettaz.
"On ne pense pas qu'il y aura une révolution. Il y aura une évolution, fatalement, parce que ce ne sont pas les mêmes joueurs, pas avec la même expérience non plus mais on s'attend à une philosophie de jeu très similaire à ce qu'ils proposaient avant", a ajouté l'ancien coach de Perpignan, avant ce match aux allures de rachat pour les deux équipes.
Avec AFP