Roman Polanski accusé de viol : ce témoignage que le réalisateur essaye de rendre public
Plus de 40 ans après avoir été accusé de viol sur mineure, Roman Polanski a obtenu la publication d'un document clef. Selon ses avocats, il prouverait que la justice américaine n'a pas respecté un accord conclu.
Pour Roman Polanski, c'est une petite victoire. Ce mercredi 13 juillet, un tribunal californien a levé la confidentialité d'un document clef pour le réalisateur. Depuis des mois, ses avocats tentaient d'obtenir la publication du témoignage d'un ancien procureur dans les accusations de viol sur mineure contre Roman Polanski. Selon eux, il prouverait que la justice américaine n'a pas respecté un accord conclu dans le cadre de son procès. En 1977, le réalisateur a été accusé d'avoir drogué et sexuellement agressée Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans, à Los Angeles. Roman Polanski avait effectué deux mois de prison avant d'être assigné à résidence dans son chalet suisse. Pour le moment, on ne connaît pas le contenu des retranscriptions de ce témoignage établi à huis clos par Roger Gunson, le procureur qui s'était occupé de cette affaire.
Son successeur, le procureur George Gascon s'est félicité de cette décision, soulignant dans un communiqué ignorer dans quel délai le tribunal compétent divulguerait les documents en question. Pour les avocats de Roman Polanski, c'est une victoire. Depuis des années, ils tentent en effet de rendre public ce témoignage, qui selon eux, prouverait que la justice n'a pas respecté les termes d'un accord passé entre le réalisateur et le procureur. Pour éviter un procès public à la victime présumée, Roger Gunson avait accepté d'abandonner les accusations les plus graves si Roman Polanski reconnaissait avoir eu une relation sexuelle avec la mineure. En août 1977, il a plaidé coupable de "détournement de mineure". En échange, le juge a abandonné les poursuites pour "viol avec fourniture" et "consommation de drogue".
Roman Polanski reste "un fugitif"
Dans les colonnes du magazine Elle, Samantha Geimer expliquait la raison pour laquelle elle avait accepté de renoncer à un procès. "Les gens pensaient que je l'avais cherché, ou que moi ou ma mère avions piégé Polanski... Le soir même, quand nous avons appelé la police, j'ai senti qu'on me soupçonnait d'avoir tout inventé parce qu'il était connu. J'ai entendu des gens censés me défendre regretter qu'il ne m'ait pas plus abîmée, se souvenait-elle. Imaginez un procès où l'avocat de Polanski m'aurait posé mille questions sur ma sexualité et sur ce qu'il m'avait fait. J'étais déjà perturbée par tout ce qu'on disait sur moi, je ne crois pas que j'y aurais survécu." Plus de 40 ans après son arrestation, Roman Polanski reste "un fugitif" pour l'actuel procureur, et "devrait se rendre à la justice pour être condamné par le tribunal supérieur du comté de Los Angeles". Le réalisateur fait toujours l'objet d'un mandat d'arrêt international.