REPORTAGE. Incendies en Gironde : comment reconstituer une forêt après un incendie ?
Comment "reconstruire" une forêt ravagée par les flammes et comment vivre avec ce risque après un incendie ? La question va très vite se poser en Gironde. Du côté de l'Ardèche, après un incendie en 2014, des habitants ont pris les choses en main, accompagnés par l’Office nationale des forêts (ONF).
En déplacement en Gironde après plus d’une semaine d’incendies dévastateurs qui ont brûlé près de 20 800 hectares, Emmanuel Macron a promis mercredi 20 juillet “un grand chantier national pour replanter” la forêt, notamment en lien avec l’Office nationale des forêts (ONF). Mais comment reforme-t-on les forêts calcinées ?
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Dans le sud de l'Ardèche, sur la commune de Banne, 80 hectares de forêts sont partis en fumée en 2014. Un petit village de 700 habitants avec de nombreuses résidences secondaires. Une immense forêt en monoculture, comme en Gironde, surplombe le bourg. "C'est essentiellement du pin maritime", précise le maire Jean-Marie Lagagné, un ancien agriculteur.
Le pin maritime, espèce idéale après les incendies
Le village a fait le choix de replanter partiellement, avec une espèce de pin plus résistante. Un choix qui n'était pas indispensable pour regénérer la forêt, explique Laurent Golliard, de l'ONF : "Le pin maritime est une espèce qui colonise très rapidement les milieux ouverts, qui est très bien adapté à des régénérations après incendies. Cette espèce aurait pu se regénérer après l'incendie et créer une nouvelle forêt", selon l'agent forestier. "On voulait avoir une espèce différente du pin maritime. Une diversité d'espèces, notamment avec la présence du pin de Salzmann, l'espèce emblématique du coin et à fort enjeu patrimonial", souligne Laurent Golliard.
Le risque d’incendie fait parti du paysage
Depuis, plusieurs départs de feux ont été recensés dans la forêt. Une réserve de sécurité civile a été créée. Aider les agents municipaux en participant au soutien et à l'assistance des populations en cas de crise, faire de la prévention face aux risques de feux de forêts : telles sont les missions de la réserve communale de sécurité civile. Elle est composée des habitants de Banne et d'autres villages. Jean-Marie Lagagné, le maire, explique la démarche : "C'est du bénévolat. On y va avec nos voitures, notre essence. Mais bon... Les gens ont conscience que si on ne fait rien, ça risque de dégénérer et nous serons les premiers perdants".
Aujourd'hui, huit ans après, les traces de l'incendie ont disparu. Pour véritablement adapter la forêt aux incendies, l’ONF a envisagé la plantation de feuillus. Mais ici, le sol est trop contraignant. Et en période de très forte chaleur, les experts considèrent que ce n’est pas suffisamment efficace.