"Pour moi le cercueil était vide..." : les pratiques intolérables d'une entreprise de pompes funèbres
En Corse, le gérant d'une société de pompes funèbres risque six mois de prison. Il est accusé de s'être débarrassé d'ossements humains dissimulés dans des sacs poubelles.
Ce mardi 6 décembre, le parquet de Bastia a requis six mois de prison avec sursis et 5000 euros d'amende contre un gérant d'une entreprise de pompes funèbres, pour "atteinte à l'intégrité de cadavres", rapporte BFMTV. Il est accusé de s'être débarrassé de plusieurs cadavres. "L'affaire est d'une gravité particulière, avec une atteinte au respect dû aux morts", a réagi la procureur de la République auprès de nos confrères.
Les faits remontent au mois d'avril dernier lorsque sept cercueils et des ossements humainsdissimulés dans des sacs poubelles avaient été retrouvés au milieu d'une décharge sauvage en contrebas d'une route du village de Bigorno, en Haute-Corse.
Les gendarmes avaient alors fait le lien entre les ossements retrouvés et une demande d'exhumation faite auprès de l'entreprise de pompes funèbres. Celle-ci devait intervenir dans un caveau familial d'un village voisin, puis procéder à une crémation des ossements retrouvés.
"Je n'ai pas vu les ossements dans les cercueils"
Début décembre, le croque-mort a donc comparu devant le tribunal correctionnel de Bastia, aux côtés d'un de ses sous-traitants. Mais l'un comme l'autre se sont renvoyés la balle. Le gérant de la société de pompes funèbres, déjà condamné à six mois de prison avec sursis pour extorsion par menace ou contrainte et un an de prison avec sursis pour abus de confiance, a pour sa part plaidé la bonne foi. "Je n'ai pas vu les ossements dans les cercueils. (...) Je me demande encore comment c'est possible. Pour moi le cercueil était vide", a-t-il assuré durant l'audience. De son côté, le sous-traitant affirme avoir pris les sacs poubelles, mais ne savait pas qu'il y avait des ossements à l'intérieur: "j'ai jeté le tout dans le maquis en sachant que ce n'était pas légal", a-t-il expliqué.
La procureure de la République a requis à l'encontre du gérant six mois de prison avec sursis, 5.000 euros d'amende et l'interdiction d'exercer une profession en lien avec le funéraire, pour "atteinte à l'intégrité d'un cadavre" et "abus de confiance". En ce qui concerne le sous-traitant, elle a demandé à ce qu'il soit condamné à payer une amende de 5.000 euros pour atteinte à l'intégrité d'un cadavre. Les avocats de la défense ont plaidé quant à eux la relaxe. La décision a été mise en délibéré au 10 janvier.