"Je me vois à poil sur ce cousin" : ces détails effroyables révélés par Corinne Masiero sur son inceste, tu pendant 50 ans
A 58 ans, Corinne Masiero a révélé avoir été victime d'inceste dans son enfance. La comédienne garde de son cousin un traumatisme qui ne pourra jamais guérir.
"C'est important de prendre la parole". Corinne Masiero a accepté de livrer un témoignage édifiant dans le documentaire Inceste, le dire et l'entendre d'Andréa Rawlins-Gaston, qui sera diffusé le 26 septembre prochain sur France 3. Dans les colonnes du magazine ELLE, l'iconique Capitaine Marleau raconte comment ce traumatisme est resté enfoui pendant des années avant de resurgir. "C'est ressorti lors du confinement. Comme tout le monde, pendant des jours, je fais le ménage, je range des papelards, des photos, dont l'une de moi en noir en blanc, prise sur la Côte d'Opale : j'ai 7 ou 8 ans et je suis sur le dos d'un cousin qui en a dix de plus et qui me tient par les poignets, s'est souvenue Corinne Masiero dans les colonnes de nos confrères. Et là, c'est comme un grand beurk qui remonte. Des flashs, des sensations."
Par la suite, Corinne Masiero a décidé d'aller voir un professionnel de la santé mentale. "Après, chez le psy, je reconstitue le film, même s'il m'en manque encore des bouts, confie l'actrice. Je me vois à poil avec ce cousin dans le jardin de mes parents. Il se frotte contre moi, me touche l'entrejambe." Cet inceste a duré de longues années. "Ça s'est arrêté de manière insidieuse, et c'est encore plus culpabilisant", confie Corinne Masiero, bouleversée d'être retombée sur cette photo qui a ouvert sa boîte à souvenirs. "Elle parle aussi de ça, du silence qui tue : tu es môme, tu sais que tu ne devrais pas subir ce qu'on t'inflige, mais tu ne dois pas casser l'ambiance, s'agace-t-elle auprès de ELLE. On te répète que les agressions sexuelles c'est dehors. On ne te dit pas 'tais-toi', mais tu sens que tu dois la fermer."
Corinne Masiero : "Il ne faut jamais forcer une victime à parler"
"La famille, c'est sacré. C'est là qu'ont lieu 80% des violences sexuelles contre les mineurs. Mais omerta sur les dégueulasseries. Il faut casser cet état de non-droit qu'est la famille", a encore lancé Corinne Masiero, bouleversante. Sur les ondes de France Inter lundi 19 septembre, la comédienne expliquait la raison pour laquelle elle avait accepté de participer à ce documentaire. "C'est important de prendre la parole, c'est important de participer à des projets et des films comme Andréa a fait, parce que la parole c'est l'étincelle qui permet de faire bouger les choses après (...) C'est un devoir de regarder le documentaire", avait-elle lancé en assurant que ce n'était pas facile de prendre la parole : "Il ne faut jamais forcer une victime à parler, mais ça permet aux gens de lever un voile".
"C'était sous couvert d'amour que l'on t'agresse. Je t'aime bien, je t'aime, donc regarde on va se caresser. Ce mot amour, je le déteste. Ca ne veut plus rien dire amour", s'est souvenue Corinne Masiero. Et de revenir sur la culpabilité qu'elle a pu ressentir lorsqu'elle était victime d'inceste de la part de son cousin. "En plus, c'est physique, toute personne qui se fait caresser, commence soit à bander soit à mouiller et du coup tu te dis que finalement tu en avais aussi envie, avait encore décrit la comédienne dans l'émission de Sonia Devillers. Et donc, tu deviens honteuse parce que tu crois que c'est de ta faute, mais ce n'est pas toi. Donc il y a un mélange." Des années après, Corinne Masiero garde un traumatisme intense et a beaucoup de mal à vivre des histoires d'amour saines.
Corinne Masiero : "J'ai volontairement pas voulu avoir d'enfants"
"Ce mot amour, il y a une confusion aujourd'hui pour moi. Moi même dans mes rapports avec les gens au travail, lorsqu'on me dit : 'j'adore ce que vous faites, je veux travailler avec, je vous aime', je me bloque tout de suite. Ne me dis pas ce mot-là. Il y a deux mots que je déteste, c'est amour et famille, a encore raconté l'interprète du capitaine Marleau. J'ai volontairement pas voulu avoir d'enfants." Elle lançait alors un appel à la prise de conscience : "Le seul moment où il y a égalité des classes, c'est au sujet de l'inceste. Dans toutes les familles on est confronté à ça. Pourquoi ? Parce qu'on voit dans les pubs, dans ce qu'on voit à la télé, à l'école, des gens qui ont le pouvoir. C'est toujours des hommes blancs qui font ce qu'ils veulent avec les autres autour. Dans la famille, c'est le patriarche".