Planète influenceurs. Britt, l'Américaine qui confie ses douleurs liées à une maladie génétique
Britt a 24 ans, elle habite à Chicago, aux États-Unis. C'est en novembre 2020, pendant la pandémie de Covid-19 qu'elle a commencé, sur son compte TikTok ("MyElasticHeart", mon cœur élastique), à raconter les aléas liés à la pathologie rare dont elle souffre depuis près de six ans. "Je vais être poignardée dans le dos. Mais il y a une raison : je souffre de l’une des pathologies les plus douloureuses, le syndrome douloureux régional complexe, explique-t-elle. L'un des traitements est une injection dans la colonne vertébrale."
Une douleur chronique qui complique plus ou moins son quotidien. C'est cela qu'elle partage, désormais, sur les réseaux sociaux, à une communauté de près de 60 000 abonnés. "J'ai été vraiment très surprise, raconte-t-elle, parce que quand j’ai commencé à poster des vidéos à propos de ma pathologie, je pensais que peut-être quelques-uns de mes amis les regarderaient. Cela me donne de l’espoir : il y a une communauté prête pour ceux qui ont besoin de réponses. Mais il y a aussi des gens qui ne sont pas malades et qui sont prêts à écouter et à apprendre."
La jeune femme répond aux questions, et se dit aussi volontiers "activiste", à travers son compte TikTok. Accès aux services publics, sous-représentation du handicap au cinéma, tout y passe. Comme ici, avec le prix exorbitant des traitements aux États-Unis : "Je dois débourser tellement d’argent, juste pour utiliser mon corps, le garder en vie. J’ai reçu une facture pour une injection : 1 600 dollars et c’est après déduction de ce que paye mon assurance."
Britt partage aussi la douleur : "Aujourd'hui, j'ai mal, plus que d'habitude. D'ordinaire je ne fais pas de vidéos, je n'ai pas grand-chose à dire, et ce n’est pas très intéressant à regarder. Mais je crois que c’est important de voir cet aspect des choses." Mais la jeune femme retrouve la foi, dit-elle, grâce à sa communauté. "Cela me donne un objectif, ça me rappelle que si je traverse ces épreuves, j'ai aussi le pouvoir d’encourager d'autres personnes, de leur apprendre quelque chose. Alors s'il peut en sortir quelque chose de beau, si je peux entretenir cette communauté, sensibiliser les gens et plaider pour le changement, tout cela a du sens." Aujourd’hui, elle aimerait faire de son activisme un métier, notamment en faveur des prisonniers et pourquoi pas écrire un jour un best-seller.