Nouveau monde. Windows 11 : nous l'avons testé en avant-première
Quel est l’intérêt de cette mise à jour gratuite de Windows, disponible le 5 octobre, et faut-il l’installer ? Nous avons essayé la nouvelle version du système d’exploitation pour PC. Aucune nouveauté majeure et plusieurs espoirs déçus...
Ce qui saute aux yeux au lancement de Windows 11, c’est une certaine esthétique et la réorganisation du Bureau. Par défaut, le menu “Démarrer“ et ses icônes ne se trouvent plus en bas à gauche de l’écran, mais en bas, au centre. Ça n’a l’air de rien mais face à 25 ans d’habitudes prises, Microsoft propose une option pour remettre le menu à sa place historique, dans le coin où les utilisateurs de Windows ont l’habitude d’envoyer leur souris, pour ne pas avoir à viser, ce qui devient le cas désormais.
Ce changement d’ergonomie lié à une modernisation de l’interface, profonde mais incomplète dans la mesure où certains éléments conservent le look hérité de Windows XP, constitue l’essentiel de cette version 11 de Windows. Alors oui : les effets de transparence, les couleurs et les animations qui tranchent avec le design à plat de Windows 10 rendent le système plus ludique, presque plus doux à utiliser.Les widgets – ces petites applis pratiques qui affichent des informations comme la météo, la bourse ou les titres de l’actualité – reviennent avec un panneau dédié ; la vue multi-tâches optimise l’accès, en simultané, à plusieurs logiciels ; Teams qui remplace Skype est directement intégré au cœur du système – la pandémie est passée par là – tout comme le Game Pass lié à la Xbox ; et le Microsoft Store qui donne accès aux logiciels mais aussi aux films et aux séries, apparaît beaucoup plus réactif, plus agréable à explorer. Il a été repensé de fond en comble.
Le changement de numéro est-il mérité ?
Pour autant, fonctionnellement, Windows 11 n’apporte aucune nouveauté majeure et s’accompagne de plusieurs espoirs déçus, notamment l’arrivée d’un système d’onglets dans les fenêtres. On apprécie la réorganisation des Paramètres avec un fil d’Ariane en haut de la fenêtre, une colonne à gauche qui liste les catégories – qui n’ont pas changé – et le contenu des catégories en regard, à droite.
Pour Microsoft, Windows 11 est vraiment un nouveau système d’exploitation. Chez l’éditeur, on explique que ce nouveau Windows colle au besoin principal, à savoir toujours plus de mobilité – son lancement coïncide avec l’arrivée de nouveaux ordinateurs qui mettent en avant leur optimisation Windows 11, argument de vente non négligeable – et aux nouveaux usages hybrides qui ont explosé avec la pandémie de Covid-19, même si le développement de Windows 11 avait commencé avant 2020.
Des arguments pas convaincants pour Vincent Hermann, journaliste spécialiste des systèmes d’exploitation chez NextImpact. Il estime que Windows 11 ne méritait pas un changement de numéro : "En dehors de flatter l’œil, Windows 11, c’est Windows 10 en un peu mieux. Et donc, pourquoi Windows "11" ? On y voit essentiellement un coup marketing. Ce n’est pas pour nier les qualités du système parce que le système a des qualités mais ce ne sont pas des qualités suffisantes, selon nous, pour justifier que Windows 11 s’appelle Windows 11".
Chez Microsoft, on reconnaît d’ailleurs que l’idée n’était pas de tout chambouler comme ça avait pu être le cas avec Windows 8 en 2012 par exemple, mais d’ajouter des briques pour améliorer l’exstant. On note aussi que le lancement du nouveau système d’exploitation se déroule dans une relative discrétion, très loin de la débauche de promotion et de moyens qui avait entouré l’arrivée de ses lointains prédécesseurs : Windows 95, Windows 98, Windows Vista (2006).
Le grand public d’abord, les entreprises plus tard
La sortie de Windows 11, mardi 5 octobre, ne concerne que le grand public. En effet, Microsoft demande aux professionnels et aux entreprises de ne pas effectuer la mise à jour pour l’instant. Pourquoi ? L’idée est un lancement en plusieurs étapes, les entreprises venant dans un second temps, histoire, pour Microsoft, de se caler avec les responsables informatiques des sociétés et des grands comptes.
Le temps aussi de tirer les enseignements de la phase d’adoption par le grand public, de peaufiner le système et sans doute, aussi, de vérifier sa compatibilité. Et donc, pour les entreprises, rendez-vous d’ici quelques mois. Mais pas d’urgence : l’éditeur créé par Bill Gates s’engage à assurer le support de Windows 10 jusqu’en octobre 2025.
Plus d’1 milliard de PC tournent aujourd’hui sous Windows 10 – soit plus de la moitié du parc total de PC – mais seuls, ceux vendus depuis moins de 3 ou 4 ans pourront installer Windows 11. En effet, cette version fait appel à des composants qui n’ont été intégrés que depuis 2017 ou 2018 selon les constructeurs et les modèles.
Concrètement, à partir du 5 octobre, il faudra une démarche volontaire pour installer la mise à jour vers Windows 11 sur son PC, en allant la chercher dans les menus : en effet, Microsoft n’enverra pas de notification dans l’immédiat. L’éditeur ne le fera probablement que dans le courant de l’été 2022... Et donc, ne vous attendez pas à voir surgir une fenêtre, sur votre écran, vous invitant à installer Windows 11.