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Nouveau coup d'accélérateur attendu pour la vaccination en France

Une femme se fait vacciner à Noisy-le-Sec, en région parisienne, le 7 mai 2021. Un nouveau coup d'accélérateur devrait avoir lieu lundi avec la vaccination ouverte à tous les plus de 50 ans en France. Mais la prudence reste de mise sur le front de l'épidémie en raison d'une méfiance persistante vis-à-vis de l'AstraZeneca et d'une situation sanitaire toujours "préoccupante". La campagne de vaccination s'accélère à partir du lundi 10 mai en France. Tous les Français âgés de 50 ans et plus pourront se faire vacciner sans condition, cinq jours plus tôt qu'initialement prévu. À partir de mercredi, les injections seront en outre accessibles aux plus de 18 ans lorsqu'un créneau sera disponible la veille pour le lendemain sur les plateformes de prises de rendez-vous comme Doctolib, afin de ne gâcher aucune dose. Mais la campagne fait face à plusieurs écueils, notamment la défiance persistante à l'égard du vaccin AstraZeneca, dont seulement 75 % des doses reçues ont été injectées, selon des chiffres arrêtés dimanche dernier. La barre des 20 millions de vaccinés Soucieux d'amplifier la cadence, le Premier ministre Jean Castex a rappelé samedi l'absence de "danger" lié au vaccin anglo-suédois pour les plus de 55 ans auxquels il est réservé. "Les autorités sont toutes unanimes, en France comme ailleurs", a-t-il souligné, appelant la population à se faire "vacciner avec tous les vaccins, en particulier avec l'AstraZeneca". Au total, l'AstraZeneca a entraîné "30 cas, dont 9 décès" de thromboses rares en France, sur plus de 3 855 000 doses administrées au 29 avril, selon l'Agence française du médicament (ANSM). Sur France Inter, le commissaire européen chargé du marché intérieur, Thierry Breton, a révélé que l'Union européenne n'avait pas renouvelé pour l'instant son contrat de fourniture de vaccins Covid-19 avec ce fabricant pour après le mois de juin, laissant planer le doute sur ce qui sera décidé à l'avenir. "Il faut continuer de le faire (vacciner avec AstraZeneca, NDLR) parce qu'il nous aidera à la sortie de crise. Mais pour répondre aux variants on voit que d'autres vaccins sont aujourd'hui plus efficaces. Cela signe un pragmatisme européen et je m'en félicite", a réagi Emmanuel Macron à Strasbourg. Si l'objectif fixé par le gouvernement de 30 millions de Français vaccinés mi-juin reste incertain, la barre des 20 millions de personnes ayant reçu au moins une injection mi-mai (contre plus de 17,8 millions actuellement) devrait être atteinte "le 17 mai", estime le patron de Doctolib, Stanislas Niox-Chateau. Selon lui, "on vaccine désormais à flux tendu" mais "le facteur limitant reste le nombre de doses". Autre frein, la vaccination "deux à trois fois" moindre "les week-ends et les jours fériés", une tendance à combattre à l'approche de plusieurs ponts (Ascension, Pentecôte), a-t-il insisté, appelant aussi à se "reposer davantage" sur les médecins libéraux et les pharmaciens. La campagne vaccinale pourrait en outre pâtir des vacances estivales, en raison d'un manque de soignants ou du délai de six à douze semaines prévu entre deux injections selon les vaccins. D'ici aux grandes vacances, le gouvernement entend poursuivre la levée progressive des restrictions sanitaires, avec notamment, le 19 mai, la réouverture des magasins non essentiels, des lieux culturels et des terrasses. Vers un rebond épidémique cet été ? Il soumettra lundi aux députés son projet de sortie de crise sanitaire, dont certaines dispositions, comme le pass sanitaire, font grincer des dents parmi les parlementaires. Mais le contexte reste tendu, malgré la lente décrue du nombre de patients hospitalisés, notamment dans les services de réanimation (4 971 samedi, contre plus de 6 000 le 26 avril), et la baisse du rythme des décès, tombé à 116 samedi. La baisse des admissions dans les hôpitaux sur les dernières 24 heures est nette : 527 malades, contre 844 samedi et 1 140 vendredi. Le taux de positivité continue de décroître à 5,8 % contre 6,2 % la veille. Onze membres d'équipage d'un navire faisant route entre l'Inde et le Brésil au large de La Réunion ont été testés positifs à ce variant et quatre d'entre eux sont hospitalisés sur l'île. Une vingtaine de médecins et chercheurs déplorent dans une tribune un déconfinement progressif "davantage guidé par des desseins politiques que par un objectif sanitaire", dénonçant les "critères flous" associés à un éventuel retour/maintien des restrictions. "D'après l'Institut Pasteur, seul un scénario optimiste permettrait d'éviter un rebond épidémique durant l'été", soulignent-ils, rappelant la situation toujours "préoccupante" évoquée le 21 avril par le conseil scientifique. Et tandis qu'ailleurs dans le monde la pandémie s'aggrave, la France vient d'étendre à sept pays supplémentaires (Turquie, Bangladesh, Sri Lanka, Pakistan, Népal, Émirats arabes unis, Qatar) la quarantaine obligatoire à l'arrivée sur le territoire, déjà en vigueur notamment pour l'Inde et le Brésil. Avec AFP

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