"Ne soyez pas tristes" : l'incroyable discours d'une force inouïe de la mère de Frédéric Leclerc-Imhoff
Dix jours après la mort de Frédéric Leclerc-Imhoff en Ukraine, un rassemblement en hommage au journaliste de BFMTV a eu lieu à Paris. Sa mère a livré un discours poignant.
"Voilà M. Poutine, la belle personne que vous avez fait tuer". La mère de Frédéric Leclerc-Imhoff a rendu un hommage bouleversant au journaliste de BFMTV tué en Ukraine alors qu'il couvrait la guerre qui s'y déroule. Ce vendredi 10 juin, un rassemblement en son hommage s'est tenu place de la République avec ses amis, ses collègues et sa famille. "Je pense qu'il aurait éprouvé une certaine gêne à vous voir rassemblés ce soir pour lui. Mais il aurait adoré nous voir rassemblés autour des valeurs dont il était pétri", a commencé Sylviane Imhoff. Au pupitre, elle s'est souvenue de son fils comme de "quelqu'un d'excessivement modeste, qui n'aimait pas se mettre en avant". Face à des dizaines de personnes, la mère de Frédéric Leclerc-Imhoff est longuement revenu sur la passion de son fils pour son métier.
"Ce métier (...), la manière dont il le concevait, il l'avait choisi en parfaite cohérence avec ce qu'il défendait: donner la parole aux plus humbles, aux invisibles, à ceux qui ne sont rien, leur rendre justice en les mettant dans la lumière, lui qui préférait l'ombre de sa caméra", a expliqué la mère du journaliste de BFMTV. En Ukraine, comme lors de ses reportages précédents, Frédéric Leclerc-Imhoff voulait "se servir de son objectif pour montrer la réalité, en toute impartialité", mais aussi "permettre de comprendre au-delà de toutes les propagandes" et "dénoncer l'horreur avec pudeur et retenue, sans recherche de sensationnel". Lors de ce rassemblement, Sylviane Imhoff a voulu défendre la liberté de la presse, celle que son fils aimait tellement.
"Fred était une personne douce et joyeuse, alors ne soyez pas tristes"
"Au-delà de Fred, je veux vous crier que chaque journaliste assassiné ou empêché de travailler, quelque soit le pays dont il provient, c'est une part de notre liberté qui s'en va en fumée. Mais je sais aussi que vous êtes nombreux ici à continuer à tenir fermement ce flambeau, a-t-elle conclu, la gorge nouée par l'émotion. Fred était une personne douce et joyeuse, alors ne soyez pas tristes. Je ne crois pas qu'il l'aurait voulu. Et même si vous ne l'aviez jamais rencontré, j'ai envie de vous appeler mes amis, ses amis. Et de vous dire, tout simplement : merci." Âgé de 32 ans, Frédéric Leclerc-Imhoff travaillait pour l'antenne de BFMTV depuis six ans et effectuait alors sa deuxième mission en Ukraine, en tant que journaliste reporter d'images, accompagné de Maxime Brandstaetter.