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Arts et People

Journaliste de BFMTV tué en Ukraine : le compagnon de Frédéric Leclerc prend la parole pour rétablir la vérité

Quelques heures après la mort de Frédéric Leclerc, journaliste de BFMTV, en Ukraine, son compagnon, Sam, a brisé le silence sur les réseaux sociaux. "Aucun article n'est juste. Aucun ne retranscrit la personne que j'aimais et que j'ai perdue." C'est avec ces mots forts et émouvants qu'il lui a rendu hommage. Vers 4 heures du matin ce mercredi 1er juin, Sam, le compagnon de Frédéric Leclerc, journaliste de BFMTV tué en Ukraine, a brisé le silence pour "rendre justice" à celui dont tout le monde parle, sans savoir vraiment qui il était. Celui qu'il aimait. "Ça faisait tout juste 1 an que j'étais avec Fred. On avait matché de suite, j'aimais son côté sensible, à l'écoute et engagé. On pouvait discuter de l'actu pendant des heures, son métier le passionnait malgré la précarité du statut de pigiste et les horaires de l'enfer qu'on lui imposait depuis des années", écrit le jeune homme. Dans son texte, Sam dresse le portrait d'un homme "passionné qui n'avait pas peur de le dire" : "Il m'avait dit 'je t'aime' au bout de quelques semaines, on avait dit fuck à la sobriété imposée et aux faux semblants des débuts de relation". Il raconte également les débuts de leur relation, mais aussi les difficultés auxquelles le couple, homosexuel, a dû faire face. "Fred m'a connu avant mon coming-out. Il a été la 1ère personne à me genrer au masculin, à me rassurer, à m'aimer sans condition aucune. Il m'a toujours soutenu dans ma transition. On se prenait régulièrement de l'homophobie dans la rue, des 'pédés' aux sales regards. On avait un peu peur qu'un jour il nous arrive un truc à cause de ça." "Je lui avais dit d'effacer les photos sur son téléphone avant de partir en Ukraine, au cas où" Cette homophobie a suivi Frédéric jusqu'en occident. Avant le départ du journaliste pour l'Ukraine, Sam lui a conseillé d'effacer les photos de leur couple de son téléphone, "au cas où". Le jeune homme transgenre craignait en effet que Frédéric ne soit pris pour cible en raison de son orientation sexuelle. Il l'a finalement été pour son métier. Ce lundi 30 mai, le journaliste de 32 ans a été pris pour cible alors qu'il allait chercher des civils bloqués à Lysichansk, à l'est de l'Ukraine. Il suivait alors un convoi de réfugiés en partance pour l'ouest, ces convois-mêmes que les Russes ont interdiction de viser, sous peine d'être accusés de crimes de guerre... "Il était aussi là quand ça n'allait pas, quand j'en pouvais plus de ce monde de brutes et que j'avais besoin de le serrer dans mes bras", poursuit Sam dans son message, avant de conclure, dévasté : "Fred est mort hier et j'ai l'impression que le temps s'est suspendu. Quand il est parti en Ukraine, on se disait qu'un mois sans se voir, c'était vraiment trop long. Un mois, c'est devenu le reste de ma vie." Frédéric Leclerc-Imhoff est le 8ème journaliste tué depuis le début du conflit russo-ukrainien. Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités

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