Mélenchon à Matignon : "Aucun parti politique ne peut imposer un nom au président", assure Macron
Le président français Emmanuel Macron lors d'une cérémonie d'hommage à Françoise Rudetzki, ancienne dirigeante d'une association de victimes d'attentats, à l'Hôtel des Invalides, à Paris, le 1er juin 2022.
Dans un entretien avec la presse régionale diffusé dès vendredi soir, Emmanuel Macron a répondu aux velléités de Jean-Luc Mélenchon de devenir Premier ministre à l’issue des élections législatives de juin. Le chef de l’État assure qu'"aucun parti politique ne peut imposer un nom au président".
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
Jean-Luc Mélenchon, futur Premier ministre ? "Il est rare de gagner une élection à laquelle on ne se présente pas", assène Emmanuel Macron dans un entretien avec plusieurs titres de la presse quotidienne régionale diffusé dès vendredi 3 juin dans la soirée. "Le président choisit la personne qu'il nomme Premier ministre en regardant le Parlement. Aucun parti politique ne peut imposer un nom au président", prévient le chef de l’État, réagissant à l'éventualité où la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) obtiendrait la majorité aux législatives des 12 et 19 juin.
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Le président de la République appelle en outre les Français à faire le choix d'une "majorité stable et sérieuse pour les protéger face aux crises et pour agir pour l'avenir". "Je vois dans le projet de Jean-Luc Mélenchon ou de Madame Le Pen un projet de désordre et de soumission. Ils expliquent qu'il faut sortir de nos alliances, de l'Europe, et bâtir des alliances stratégiques avec la Russie. C'est la soumission à la Russie", assure-t-il.
Selon le chef de l'État, le programme de la Nupes forgée par Jean-Luc Mélenchon utilise "20 fois le mot taxation et 30 fois le mot interdiction". "C'est un projet de liberté sans doute ? Cela ne va pas rendre les gens fous, ça ?", se demande-t-il.
"Conseil national de la refondation"
Sur les institutions, le chef de l'État a par ailleurs annoncé son intention de réunir un "Conseil national de la refondation" après les élections législatives prévues ce mois-ci, afin de "rassembler" la France autour des priorités qu'il a érigées durant la campagne présidentielle.
Interrogé sur la "nouvelle méthode" promise pour son second mandat, Emmanuel Macron a souligné avoir "porté cinq objectifs pendant la campagne" – indépendance (industrielle, militaire, alimentaire...), plein-emploi, neutralité carbone, les services publics pour l'égalité des chances et la renaissance démocratique.
"Pour les atteindre, je veux réunir un Conseil national de la refondation, avec les forces politiques, économiques, sociales, associatives, des élus des territoires et de citoyens tirés au sort", a-t-il poursuivi.
"Ce conseil, que je lancerai moi-même, sera enclenché dès après les législatives. Je souhaite que la Première ministre et son gouvernement puissent le faire vivre (...). Ce sera l'instance dans laquelle nous ferons vivre nos réformes."
Donnant priorité au pouvoir d'achat, Emmanuel Macron a indiqué que seront votés, "dès cet été", "la loi pouvoir d'achat et un texte de simplification et d'urgence pour les projets d'énergie".
"Ensuite, nous entamerons les grands chantiers : production, écologie, services publics", a-t-il ajouté. "Quant au travail sur la réforme des retraites, qui est indispensable au financement de nos transformations, il commencera après ce Conseil et la réforme entrera en vigueur dès l'été 2023."
Avec AFP et Reuters