La Première ministre Élisabeth Borne confirmée à Matignon : "Macron maintient Macron"
À la une de la presse, ce mardi 18 juillet, la décision d’Emmanuel Macron de maintenir la Première ministre Élisabeth Borne à Matignon. Mais aussi celle de l’Union européenne de signer un partenariat économique et migratoire avec l’Égypte et le Maroc, sur le modèle de celui qui vient d’être noué avec la Tunisie. La nomination controversée d’une économiste américaine à la direction de la concurrence de la Commission européenne. Et une (nouvelle) idée monumentalement stupide.
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À la une de la presse, la décision d’Emmanuel Macron de maintenir Élisabeth Borne à Matignon. Confirmée à son poste, la Première ministre devrait remanier son gouvernement dans les jours à venir.
On la disait "carbonisée" depuis l'épisode de la réforme des retraites, et plus encore depuis les émeutes. Finalement, Élisabeth Borne résiste et reste. L’Élysée justifie son choix par sa volonté de "stabilité". Mais d’après Le Point, le président acte ainsi surtout "l'impossibilité d'élargir sa majorité", "au risque de l'immobilisme". Si cette décision est saluée par la majorité, elle fait l’unanimité contre elle du côté de l’opposition, qui juge que le président ne titre les leçons ni des retraites ni des émeutes. France Info cite notamment le député de La France insoumise, Alexis Corbière: "Emmanuel Macron maintient Emmanuel Macron".
Le président doit aussi présenter le bilan des "cent jours" pour relancer son quinquennat. Invité à tirer les enseignements des violences urbaines, Emmanuel Macron s’exprimera-t-il dans les jours qui viennent ou plus tard ? On l’ignore toujours. En attendant, La Croix dit avoir voulu en revenir "aux faits et aux chiffres" du racisme et de la discrimination en France – deux phénomènes accusés d’être à l’origine de la mort de Nahel et des émeutes. Le journal cite une étude de France Stratégie, un organisme public, qui assure notamment que le facteur le plus important en matière d’inégalité est l’origine sociale, bien plus que l’origine migratoire.
À noter également dans la presse française, l’entretien d’Ilia Iachine avec Le Figaro. L’opposant russe est en prison pour diffusion de "fausses informations" sur l’armée russe en Ukraine. Proche de l’ex-vice-premier ministre Boris Nemtsov assassiné en 2015, Ilia Iachine, a été condamné à huit ans et demi de détention pour avoir dénoncé "le meurtre de civils" dans la ville ukrainienne de Boutcha. Il a répondu, par écrit, aux questions du journal depuis la prison moscovite où il se trouve. Dans sa lettre, Ilia Iachine dit qu’il est important pour lui de "rester une voix publique russe contre la guerre et la tyrannie" et assure que l’ambition du président Vladimir Poutine, s’il n’est pas arrêté, est d’aller "jusqu’aux Pays baltes et à Varsovie", la capitale polonaise.
La Pologne et l’Union européenne viennent de signer un partenariat économique et migratoire avec la Tunisie, et veulent faire de même avec l’Égypte et le Maroc, selon un haut responsable européen au Monde, qui rappelle que l’accord avec la Tunisie a suscité des critiques à cause du traitement des migrants d’Afrique subsaharienne par Tunis. La question migratoire se pose aussi avec beaucoup d’acuité au Maroc, où l’envoyée spéciale du Monde s’est rendue à El Attaouia, à l’est de Marrakech. Cette ville ignore ce que sont devenus 51 de ses enfants, qui ont tenté de rallier clandestinement l’Espagne à bord d’une embarcation. Ces habitants sont partis il y a un peu plus d’un mois. Le plus jeune avait 14 ans, le plus âgé 40, et tous devaient prendre le large depuis la ville côtière d’Agadir pour une traversée vers les Canaries. Depuis, plus de nouvelles. Leurs proches ignorent s’ils comptent parmi les victimes des nombreux naufrages recensés entre les côtes marocaines et l’archipel espagnol. Une route migratoire davantage fréquentée depuis le durcissement des contrôles en mer Méditerranée, qui ne viennent toutefois pas à bout du "désir obstiné" des "harraga", de poursuivre leur rêve européen au péril de leur vie.
En Europe, la nomination de l'Américaine Fiona Scott Morton à la direction générale de la concurrence au sein de la Commission européenne suscite une vague de critiques. Fiona Scott Morton est-elle "trop Américaine" ? Politico note qu’elle est, en tout cas, "la première personne non-Européenne à occuper un poste aussi élevé à la Commission" – un poste pour lequel Scott Morton serait largement qualifiée, selon l'économiste français et prix Nobel Jean Tirole, qui voit en elle l’une des "meilleures économistes au monde dans le domaine de l'organisation industrielle". Qualifiée ou non, Le Monde juge "choquante" la nomination d’une personnalité qui a conseillé des géants américains du numérique, ce qui pose "un risque en matière de conflits d’intérêts et nourrit les sentiments eurosceptiques". "Un choix hallucinant", d’après l’essayiste gaulliste Laurent Herblay, dont la tribune dans Le Figaro fustige un choix qui pourrait se révéler "dangereux pour les intérêts européens" et qui s’avère, selon lui, "extraordinairement révélateur du fond idéologique de l'UE" : "la vision d'un marché européen totalement globalisé où la nationalité des talents n'a pas d'importance, puisque l'UE n'a même pas de préférence européenne pour sa haute fonction publique".
Le Parisien/Aujourd’hui en France rapporte que six personnes majeures n’ont rien trouvé de mieux que la flamme du souvenir au Mémorial du Mont-Valérien, en région parisienne, pour improviser un petit barbecue et y faire griller leurs marshmallows. Le parquet de Nanterre annonce que quatre d’entre elles ont été convoquées pour "violation de monument édifié à la mémoire des morts".
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