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Malgré les annonces de Gabriel Attal, la colère des agriculteurs persiste

Malgré les annonces faites vendredi par le Premier ministre, Gabriel Attal, pour tenter de mettre fin à la colère des agriculteurs, ces derniers restent mobilisés samedi, malgré la levée de certains barrages. Des agriculteurs bloquent l'autoroute A10 avec des tracteurs, près des barrières de péage du Péage de Saint-Arnoult-en-Yvelines au sud-ouest de Paris, le 26 janvier 2024 La colère ne retombe pas. La mobilisation des agriculteurs se poursuit samedi 27 janvier malgré les barrages levés par endroits. Les syndicats agricoles jugent insuffisant le chapelet d'aides et de mesures de simplification annoncées par le Premier ministre Gabriel Attal pour mettre fin à leur colère. Dans le Gard, où les autoroutes A9 et A54 sont coupées à hauteur de Nîmes, "ça continue et des équipes sont restées mobilisées toute la nuit", a déclaré à l’AFP samedi matin Laurence Biscayet de la FDSEA Gard. Selon elle, consigne a été donnée de "se rassembler avant 8 h. Il y a un besoin de se poser, d’évaluer les annonces d’hier soir et de réfléchir aux actions qui vont suivre", a-t-elle déclaré. Il a accédé à quelques-unes des demandes les plus pressantes des manifestants entre l'abandon de la hausse de la taxe sur le gazole non routier (GNR), des indemnités gonflées pour les éleveurs touchés par la maladie des bovins MHE, des sanctions lourdes contre trois industriels de l'agro-alimentaire ne respectant pas les lois Egalim sur les prix. "On ne vous lâchera pas" "On ne vous lâchera pas. Je ne vous lâcherai pas", a-t-il lancé depuis une exploitation bovine de Montastruc-de-Salies (Haute-Garonne), disant avoir "décidé de mettre l'agriculture au-dessus de tout". De quoi satisfaire l'éleveur occitan Jérôme Bayle, initiateur du premier blocage sur l'A64 qui, au côté du Premier ministre, a annoncé sur le barrage de Carbonne (Haute-Garonne) que celui-ci serait levé d'ici samedi midi. Mais pas la FNSEA qui – en duo avec les Jeunes agriculteurs – est le syndicat majoritaire de la profession, ni la Coordination rurale ou la Confédération paysanne. "Ce qui a été dit ce soir ne calme pas la colère, il faut aller plus loin", a affirmé vendredi le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. La Confédération paysanne a dit pour sa part vouloir "continuer la mobilisation" pour obtenir "des mesures structurelles". Ses membres ont annoncé une action "surprise" samedi dans la matinée à Figeac (Lot). Si le blocage de la RN145 dans la Creuse doit être levé samedi à la mi-journée, le compte n'y est pas pour Christian Arvis, président de la FDSEA du département, pour qui "les annonces de Gabriel Attal sont une honte", "du pipeau, des mesurettes", avait-il tancé vendredi. Le vote des agriculteurs, enjeu des européennes En Bretagne, de nombreux barrages ont été levés un peu partout dès vendredi soir mais à Guingamp (Côtes d’Armor), plusieurs dizaines d’agriculteurs en colère ont envahi avec tracteurs et bennes le centre de la ville en fin de soirée. Partout à travers la France – première puissance agricole de l'Union européenne – s'est exprimé un mélange de passion et de désespoir, les cortèges exhibant ici un pendu de paille, là affichant le slogan "Enfant on en rêve, adulte on en crève". "À son époque, mon grand-père vivait avec quatre hectares de pruniers et dix vaches, aujourd'hui il faut 120 vaches pour vivre, il faut 60 hectares de pruniers", a raconté à l'AFP Théo Artillan, 20 ans, venu de Temple-sur-Lot (Lot-et-Garonne). Il n'a "plus envie de s'installer". La mobilisation a été endeuillée mardi par la mort accidentelle d'une agricultrice et de sa fille sur un barrage à Pamiers (Ariège), où une marche blanche aura lieu samedi à partir de 13 h 30. À Matignon, l'accueil des mesures est scruté avec attention. "Il faut voir comment évolue la situation au cours du week-end", observe-t-on dans l'entourage de Gabriel Attal, qui promet "de continuer à apporter un certain nombre de mesures d'ici le Salon de l'agriculture" fin février. Alors que le vote des agriculteurs est un enjeu des élections européennes (qui ont lieu en juin prochain, NDLR), les responsables politiques n'ont pas manqué de critiquer la réponse du gouvernement. Des mesures "à court terme" qui "ne répondent ni aux enjeux ni aux attentes", a fustigé la présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen. Une "opération de com'" pour Éric Coquerel, député La France insoumise (LFI) et président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale. Avec AFP

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