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Gabriel Attal et Jordan Bardella courtisent les agriculteurs français en colère

Une autoroute bloquée depuis deux jours et un gouvernement qui redoute l'embrasement du monde agricole. Gabriel Attal a affiché, samedi, son soutien aux agriculteurs, courtisés par le Rassemblement national à quelques mois des élections européennes. Le Premier ministre français, Gabriel Attal, dans le cadre de sa visite dans la région du Rhône, à Orlienas, le 20 janvier 2024. Le nouveau Premier ministre tente de calmer le mécontentement des agriculteurs. En déplacement dans le Rhône, Gabriel Attal a déclaré, samedi 20 janvier, vouloir "garantir aux agriculteurs qu'ils puissent vivre de leur travail", face à la colère de ces derniers qui protestent contre la précarisation de leur activité. L'agriculture est "un sujet absolument majeur (...) que je prends très au sérieux", a affirmé d'emblée le nouveau chef du gouvernement depuis Saint-Laurent-d'Agny. Quasiment au même moment à 600 km de là, le président du RN, Jordan Bardella, tête de liste aux élections européennes du 9 juin, était, lui, chez un éleveur laitier à Queyrac (Gironde). Il y a dénoncé "l'Europe de Macron" qui veut, selon lui, "la mort de notre agriculture" mise en concurrence "avec des produits agricoles qui viennent du bout du monde, qui ne respectent aucune des normes toujours plus dures et toujours plus lourdes qu'on impose aux agriculteurs français". La tête de liste du RN aux européennes a dénoncé les politiques soutenues par le gouvernement français et la Commission européenne, accusées d'"entraîner l’effondrement de notre agriculture". Reçu à Matignon vendredi, Jordan Bardella en avait profité pour mettre en garde le Premier ministre contre le mécontentement du monde agricole et réclamer un "état d'urgence" sur le sujet. Multiplication des manifestations d'agriculteurs en France et en Europe En France, le mécontentement des agriculteurs se fait entendre depuis plusieurs semaines et les agriculteurs ont menacé d'un mouvement d'ampleur nationale dans les prochaines semaines, sous l'impulsion de la FNSEA, premier syndicat agricole français. Dans le sud-ouest de la France, samedi, les agriculteurs français ont poursuivi le blocus de l'autoroute A64 entre Toulouse et Tarbes, barrée depuis trois jours, et ont bloqué la RN20 en Ariège, perturbant la circulation. Le mouvement de colère se répand aussi en Europe, notamment en Allemagne, en Roumanie, en Pologne ou aux Pays-Bas, où les agriculteurs entendent marquer leur exaspération face à une précarisation grandissante. Le gouvernement en ordre de marche pour parler aux agriculteurs Sur BFM TV, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a demandé des "actions concrètes du gouvernement" et des "changements profonds dans la durée".  Dès vendredi, Emmanuel Macron a demandé aux préfets d'aller ce week-end à la rencontre des agriculteurs pour échanger sur "les problématiques qu'ils expriment au plus près du terrain", a fait savoir l'Élysée. Depuis le Rhône, samedi, Gabriel Attal a voulu envoyer un message à ces agriculteurs. Le chef de l'exécutif a promis de "faire en sorte que dans toute la chaîne, avec la grande distribution, consommateurs etc., il puisse y avoir une juste part pour les agriculteurs". "Il y a des lois qui ont été votées dans le précédent mandat, Egalim 1, Egalim 2, d'autres textes de loi qui ont permis, je pense, un certain nombre de progrès mais je sais qu'il y a des difficultés d'application sur certaines mesures", a déclaré le Premier ministre. Plus tôt, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a annoncé que l'État allait "multiplier les contrôles" sur le respect de la loi Egalim, à l'occasion d'une rencontre avec des viticulteurs dans la Marne. Gabriel Attal a aussi annoncé qu'il allait recevoir, lundi, à Matignon les représentants de la FNSEA, le premier syndicat agricole, et le président des Jeunes Agriculteurs. Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, autre membre du gouvernement sur le terrain, a déclaré qu'une loi de simplification des procédures administratives pour les agriculteurs pourrait arriver au printemps, lors d'un déplacement dans le département du Cher pour rencontrer les organisations professionnelles agricoles à Vierzon. "La simplification c’est un sujet sérieux (...) Le Premier ministre, le président et Bruno Le Maire avec qui on en a parlé, on est sur un sujet dans le printemps", a-t-il déclaré devant des journalistes. Avec Reuters

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