Les fake news, les réseaux sociaux, le temps de parole pour la présidentielle... Le 8h30 franceinfo de Roch-Olivier Maistre
Roch-Olivier Maistre, président de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), née de la fusion du CSA et d'Hadopi, était l'invité du 8h30 franceinfo, lundi 3 janvier 2022. Il répondait aux questions de Marc Fauvelle et Jean-Jérôme Bertolus.
"Il faut plusieurs points de vue"
La diffusion de théories du complot et de fausses informations sur les réseaux sociaux, renforcée par le contexte du Covid-19, est "un sujet de société absolument majeur", reconnaît Roch-Olivier Maistre. L'Arcom "n'a pas établi de liste noire de comptes", explique son président mais il promet un "nouveau type de régulation". L'Autorité a, par ailleurs,"procédé à des mises en demeure sur les médias traditionnels", affirme Roch-Olivier Maistre, rappelant que "sur les sujets prêtant à controverse, il faut plusieurs points de vue".
Le temps de parole, un calcul "équitable"
Interrogé sur la nouvelle règle de calcul des temps de parole en vigueur pour la campagne présidentielle, le président de l'Arcom explique qu'elle repose sur un principe d'équité : "Les médias doivent traiter l'offre politique de manière équitable". "Cela porte sur le temps d'expression et le temps d'antenne de chaque candidat en fonction du poids politique, les sondages, les résultats des précédentes élections", précise Roch-Olivier Maistre. L'Arcom "statuera tous les quinze jours" sur les décomptes des médias. Ces chiffres "publics" sont disponibes sur le site du CSA.
Eric Zemmour, "un acteur de la vie politique"
L'Arcom a-t-elle eu raison de décompter le temps de parole d'Eric Zemmour avant qu'il soit officiellement déclaré candidat ? "Le CSA a parfaitement rempli sa mission à l'époque. La loi est très claire : les médias sont tenus de communiquer les temps de parole des personnalités politiques". Selon Roch-Olivier Maistre, début septembre, "tous les indices montraient qu'on n'était plus en présence d'un simple journaliste mais d'un acteur de la vie politique". Il cite "une association de financement de campagne, des affiches partout en France et une recherche de parrainage".
Emmanuel Macron a deux types de "propos"
En ce qui concerne le temps de parole d'Emmanuel Macron, pas encore officiellement candidat, l'Arcom "fait la séparation entre ses propos en tant que chef d'État, et les propos dans le débat politique", explique Roch-Olivier Maistre. Ainsi, quand le président, lors de ses voeux, vendredi 31 décembre, dresse "un bilan de son action sur cinq ans, c'est un élément de politique national", donc c'est comptabilisé par l'Autorité. À l'inverse, lorsqu'Emmanuel Macron parle de l'épidémie de Covid-19, cela ne fait pas partie de son temps de parole.