La Néo-Zélandaise Wilkinson, une buteuse qui veut faire du football l'égal du rugby dans son pays
PORTRAIT
Hannah Wilkinson a marqué l'histoire du football en Nouvelle-Zélande, jeudi, en inscrivant le premier but de la Coupe du monde 2023, permettant à son pays de remporter un match en phase finale pour la première fois. Un évènement qui lui donne l'opportunité d'accomplir son objectif : populariser le football et le sport féminin dans son archipel.
Hannah Wilkinson est loin d'être une débutante. À 31 ans, l'attaquante de Melbourne City a déjà disputé quatre Coupes du monde et trois Jeux olympiques avec la Nouvelle-Zélande. Pourtant, elle est en train de vivre une grande première cet été : un Mondial à domicile, joué devant ses amis et sa famille.
Pour le match d'ouverture disputé jeudi 20 juillet à l'Eden Park d'Auckland, l'attaquante a été à la hauteur de l'événement grâce notamment à sa vitesse et ses courses qui ont mis au supplice la défenseuse norvégienne Harviken. Et, trois minutes après la pause, elle a trouvé la faille : servie par Hand, elle a expédié le ballon au fond des filets norvégiens.
Ce but lui a valu les hourras de la foule lorsque son remplacement a été effectué en fin de match. Il lui a également permis de remporter le titre de "femme du match". Surtout, le but a suffi aux "Football Ferns" pour décrocher leur première victoire en Coupe du monde de leur histoire. Avec la manière qui plus est : la Norvège d'Ada Hegerberg était considérée comme la favorite du groupe A.
Bien que Hannah Wilkinson ait déjà marqué lors de précédentes performances de son équipe (match nul contre le Mexique en 2011 et contre la Chine en 2015), elle a indiqué que ce but était "le plus grand" de sa carrière. "C'est encore mieux parce que nous avons gagné et à domicile", a déclaré Wilkinson. "C'est désormais mon but préféré".
Une Coupe du monde à domicile qu'elle attendait
Hannah Wilkinson fait partie des piliers des "Football Ferns". Au cours de sa carrière, elle a disputé 114 matches avec sa sélection, marquant 29 buts, se rapprochant petit à petit du record détenu par Amber Hearn (36).
Personnalité solaire, ses talents ne s'expriment pas seulement sur le terrain. Elle est également guitariste et artiste. Son premier talent lui permet de détendre ses camarades entre les matches. Son second lui a valu l'opportunité de réaliser une fresque dans l'Eden Park en amont de la compétition. Ce même stade où elle a désormais marqué l'histoire de son pays.
"C'est un lien spécial que j'ai avec ce stade. C'est incroyable d'avoir cette partie de moi à l'extérieur du stade et de marquer à l'intérieur, il n'y a pas beaucoup de gens qui peuvent dire ça", a-t-elle décrit après le match.
Elle ne compte pas s'arrêter là. Dans une interview accordée au site olympique avant la Coupe du monde, elle espère que le Mondial organisé en Océanie contribuera à populariser son sport auprès des Néo-Zélandais.
"C'est un sport mondial (mais) ce n'est pas un sport que l'on voit beaucoup en Nouvelle-Zélande. Nous sommes passionnés de rugby et de cricket, mais j'aimerais voir après cette Coupe du monde que nous soyons aussi un pays passionné de football", a-t-elle expliqué. "J'aimerais que le football se hisse au même rang que le cricket et le rugby."
"On l'a vu lors de la finale de la Coupe du monde de rugby féminin, l'Eden Park était à guichets fermés. Les gens veulent voir des femmes faire du sport. Cela va donc être énorme pour le football féminin, bien sûr, mais aussi pour le sport féminin en général, c'est certain."
Sportive engagée, Hannah Wilkinson affiche ouvertement son homosexualité. "Le fait d'être une athlète, en particulier au plus haut niveau, offre une formidable plateforme pour donner l'exemple, en particulier aux plus jeunes. Le fait de parler ouvertement de mon identité dans une position aussi influente contribue à promouvoir l'importance d'accepter ce que l'on est", a-t-elle écrit sur le site d'Out for the Win, une association qui promeut la visibilité des athlètes LGBT+.
Son prochain objectif en tant qu'attaquante est de qualifier son équipe pour des historiques huitièmes de finale. Un but désormais à portée après avoir battu les favorites du groupe A.