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La France bat des records de chaleur et se prépare au risque de sécheresse

Des enfants jouent dans l'eau d'une fontaine à Bordeaux, alors que la France bat des records de chaleur, le 18 mai 2022. Des records de chaleur ont été atteints ou dépassés mercredi dans l'Hexagone, avec plus de 33°C à Toulouse et au Cap-Ferret, au terme de plus de 37 jours consécutifs de températures anormalement élevées. Les agriculteurs s'inquiètent de la sécheresse annoncée.  Mai 2022 pourrait entrer dans les annales en France : la période exceptionnelle de chaleur que traverse le pays, comme certains voisins européens, a fait monter le thermomètre mercredi 18 mai à plus de 33°C dans le Sud, un pic inhabituel pour la saison mais rendu plus probable par le changement climatique. Les records atteints mercredi concernent le mois de mai, qui pourtant n’est pas terminé. Ils ont été battus ou égalés mercredi à Albi (33,7°C), Toulouse (33,4°C) ou Montélimar (33,8°C), a annoncé Météo-France en fin de journée. La plupart des records dataient de 2017, 2009 voire 2001. Il a fait cette semaine entre 28 et 34°C dans la plupart des régions françaises. Tous les jours depuis le 11 avril et jusqu’à mardi, les températures en France ont été au-dessus de la normale, soit durant 37 jours. Quand la moyenne de mercredi sera confirmée, cette période de 38 jours consécutifs au-dessus de la normale devrait être un record de durée, le précédent datant d’il y a seulement deux ans. La "normale" est la période de référence 1981-2010. Sécheresse très probable Même en Bretagne, l’île de Bréhat a égalé cette semaine son record datant du 31 mai 1992, avec 27,8°C. Il est "maintenant fort probable" que mai 2022 devienne le mois de mai le plus chaud jamais enregistré en France depuis 1945, battant mai 2011, selon Météo-France. On ne peut pas pour autant parler de "canicule", qui inclut des critères de température nocturne. Phénomène lié, la sécheresse guette le pays. Les agriculteurs s’inquiètent pour leurs récoltes. Le gouvernement a publié mercredi sa carte des risques de sécheresse et 22 départements y apparaissent en rouge, c’est-à-dire avec un risque "très probable" d’ici à la fin de l’été, principalement dans le Sud-Est et l’Ouest. Des restrictions sur l’utilisation de l’eau ont déjà été prises dans 16 départements, selon le site officiel Propluvia. "C’est une année très sèche, la tendance ressemble à celle de 2019", explique-t-on à la direction de l’eau et de la biodiversité du ministère de la Transition écologique. "L’anormalité des température est atypique et la situation de nos nappes d’eau est sur une recharge assez faible." Un été incertain La carte publiée mercredi "montre que l’été 2022 pourrait être marqué par des étiages (la baisse de niveau des fleuves) ou des baisses de nappes marquées sur la totalité du territoire", résume le ministère. Autre conséquence de la chaleur : dans la vallée du Rhône, elle a favorisé cette semaine une réaction chimique générant de l’ozone dont le niveau a été qualifié de "préoccupant" par Marine Latham, directrice générale d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes. Avec le dérèglement de la planète, les périodes de chaleur sont amenées à devenir plus fréquentes et tendent à s’installer plus tôt au printemps. C’est l’un des liens les plus clairs avec le réchauffement climatique, assènent les scientifiques - une situation qu’ont vécue en avril et mai des centaines de millions d’Indiens et de Pakistanais qui ont souffert de températures invivables, jusqu’à 50°C, au point d’empêcher le corps de se refroidir. La chaleur actuelle n’est toutefois pas prédictive d’un été plus chaud que la normale, prévient Météo-France. Avec AFP

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