La députée Aurore Bergé tient tête au rappeur Médine
Après que Médina a annoncé porter plainte contre Aurore Bergé, la députée a répondu au rappeur. Elle a expliqué ne pas vouloir s'excuser pour ses propos.
Il y a quelques jours, le rappeur Médine a annoncé avoir porté plainte contre Aurore Bergé après ses propos tenus sur l'antenne de LCI. Sur le plateau de Jean-Michel Apathie, la députée revenait sur le débat autour de la montée de "l'islamo-gauchisme" à l'université. "Vous avez ce rappeur islamiste, Médine, celui qui disait qu'il fallait tuer les laïcards dans notre pays. Est-ce que c'est légitime qu'une école aussi prestigieuse que l'ENS (École normale supérieure) donne la parole à celui qui appelle au meurtre ?", lançait-elle, en référence à une conférence qu'il y a tenu en 2017. Dans les colonnes de Mediapart, le rappeur annonçait avoir saisi la justice. "Elle me colle une idéologie qui n'est, bien sûr, pas la mienne. J'attends une condamnation et des excuses publiques. Je vais demander la totale : dommages et intérêts. C'est mon honneur qui est mis en jeu", expliquait-il.
Sur l'antenne de CNews ce jeudi 25 février, l'élue des Yvelines a annoncé qu'elle allait, elle aussi, déposer plainte après avoir reçu des menaces et des messages d'insultes sur les réseaux sociaux. Interrogée sur la procédure lancée par Médine, et sur les excuses demandées par l'artiste, elle a été on ne peut plus claire : "Par naïveté, par complaisance, par clientélisme, on a permis que ces théories puissent prospérer dans ce pays. La seule chose que je dis c'est qu'on ne devait pas accepter cet entrisme (de l'islamisme, ndr) à l'université ou dans nos grandes écoles, puisqu'il avait été invité à faire une conférence alors qu'il avait appelé dans ses paroles de chanson, je cite, 'crucifier les laïcards'". Des paroles qui sont "un appel au meurtre" pour Aurore Bergé : "La justice n'est pas un bâillon".
Aurore Bergé porte plainte à son tour
"La force de la culture face à la culture de la force", a réagi le rappeur après la diffusion de la séquence. Dans la foulée, la députée s'est saisie de son compte Twitter pour publier plusieurs captures d'écran. "Faisant depuis 72h l'objet d'un flot ininterrompu de centaines d'insultes, d'intimidations et de menaces, je porterai plainte de manière systématique", a-t-elle écrit, avant de recevoir le soutien de plusieurs politiques. Souvent pointer du doigt pour les paroles "crucifier les laïcards", Médine a plusieurs fois pris la parole pour les expliquer. "Il ne s'agit pas de crucifier à proprement dit les laïcards. Il y a un déroulé d'absurdités, d'oxymores jusqu'à la fin du morceau, qui amène vers l'exorcisme de la laïcité, assurait-il, en 2016, sur le plateau d'Arrêt sur image. Et c'est ça qui est le plus important. Parce qu'à la fin, je rappelle que la laïcité est possédée par un certain nombre de gargouilles de la République."
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