"Je ne viens pas pour une séance de flagellation" : Emmanuel Macron perd son calme face à Léa Salamé et Nicolas Demorand
Vendredi 22 avril 2022, Emmanuel Macron était invité dans la matinale de Léa Salamé et Nicolas Demorand, sur France Inter. Au cours de l'émission, le président de la République a légèrement perdu son calme face aux journalistes.
À quelques jours seulement du second tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron s'est rendu dans la matinale de France Inter. Au cours de l'émission, Nicolas Demorand a déclaré : "Parlons d'insécurité et du bilan de votre quinquennat en la matière. Emmanuel Macron, s'il y a une stabilité sur les chiffres des cambriolages et les homicides, en revanche, les violences contre les personnes ont augmenté de 12% ces cinq dernières années... Admettez-vous tout simplement ce matin que votre bilan sur la sécurité est mitigé ?" Se sentant attaqué, le président de la République a d'abord lâché : "Je ne viens pas pour une séance de flagellation..." Le sourire aux lèvres, il a finalement ajouté : "Non, mais vous tournez toujours les questions en disant : 'Est-ce que c'est votre erreur, votre échec, admettez-vous...'" Alors, Léa Salamé s'est exclamée : "On fait le bilan d'un quinquennat !"
Sur un ton plus sérieux, Emmanuel Macron a déclaré : "Bien sûr et moi, je réponds. J'assume totalement d'avoir tenu mes engagements en terme de moyen. J'avais dit 10 000 postes de policiers et gendarmes, ils ont été ouverts, ils sont sur le terrain. Simplement, ils arrivent plus sur le terrain en fin de quinquennat parce qu'on a mis d'abord sur l'anti-terrorisme, la lutte contre le terrorisme, et il faut les former. On a des vrais résultats sur le terrorisme, on a des bons résultats sur les vols, cambriolages etc... Les résultats ne sont pas assez bons sur les violences aux personnes. Vous avez totalement raison !" Souhaitant mettre les choses au clair, le candidat à sa réélection a ajouté : "Qu'est-ce qu'il s'est passé quand on décompose ce chiffre ? Il est à 80% constitué par les violences intra-familiales, et en particulier, le sujet des féminicides. C'est pourquoi j'en fais une priorité sur les prochaines années." Des mots qui n'ont pas convaincu Léa Salamé qui a déploré : "Ça l'était déjà une priorité et le chiffre ne baisse pas... Le nombre de femmes tuées ne baisse pas !"
Emmanuel Macron : "Tout le monde a dit : 'Lui, c'est vraiment un charlot'"
Un brin énervé, le président de la République s'est exclamé : "Mais pourquoi ? Parce qu'il y a aussi un principe d'honnêteté collective. Il y a cinq ans, dans beaucoup de cas, il faut être honnête, on ne prenait même pas les plaintes. C'est d'ailleurs ce que nous disait beaucoup d'associations et beaucoup de femmes ! C'était des mains courantes." Après avoir rappelé qu'à l'automne 2016, "tout le monde se marrait" lorsqu'il disait que la priorité était "le harcèlement et l'insécurité des femmes dans les transports en commun", Emmanuel Macron a ajouté : "Tout le monde a dit : 'Lui, c'est vraiment un charlot, il n'a aucun programme !' Je me souviens très bien de ça ! Mon premier rassemblement de Strasbourg. Je suis très fier que dans notre pays, on ait créé justement cette infraction et qu'on ait pu mettre ces amendes quand il y avait du harcèlement de rue et qu'on se soit attaqué au sujet."
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