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Arts et People

Edouard Philippe : Nicolas Demorand ose la question dérangeante sur sa famille en plein direct

C’est sur un terrain très intime qu’Edouard Philippe s’est exprimé ce mercredi 13 septembre. L’ancien Premier ministre était l’invité de Nicolas Demorand et Léa Salamé dans la matinale de France Inter, à l’occasion de la parution de son livre Des lieux qui disent (Ed. JC Lattès). Un ouvrage dans lequel la politique se mêle à son histoire personnelle. Un livre "étonnant, étrange", selon Nicolas Demorand. "Car à la fois personnel et politique au sens fort. Un livre dont la construction aussi est originale puisque vous partez des lieux qui ont marqué votre vie : votre école de Rouen, le port du Havre, l’hôpital Charles Nicolle où votre père fut soigné, le palais royal…", détaille-t-il.  Et de poursuivre : "Et à travers ces lieux, vous tracez des directions, vous faites des propositions pour la France, pour l’école, pour l’hôpital, pour la laïcité, pour l’international. Autrement dit, tout ce qui constitue un programme électoral tout en vous défendant clairement d’en faire un. On est chez Magrit : ceci n’est pas une autobiographie, ceci n’est pas un programme." Pour évoquer l’école en France, Edouard Philippe rapporte l’histoire familiale, dont la tentative de suicide de son père en 2000. Un passage qui n’a évidemment pas échappé à ses intervieweurs. "Vous  parlez en des termes très personnels des difficultés que rencontrent les enseignants de France", estime Nicolas Demorand.  Edouard Philippe : "Mon père n’en pouvait littéralement plus" Ainsi, il parle de sa sœur qui a fini par "démissionner  de l’Education nationale, fatiguée des petits renoncements et de l’absence de soutien de sa hiérarchie". Mais aussi et surtout de cet épisode bien plus traumatisant. "Votre père, usé par la maladie, son métier, son milieu professionnel, sa hiérarchie, écrasé par les injonctions contradictoires qui pèsent sur les épaules des principaux et des proviseurs qui tenta de mettre fin à ses jours", rapportel’acolyte de Léa Salamé. Et d’interroger son invité : "Vous aviez besoin d’écrire ça ?" Réponse de l’intéressé ? "Je ne l’écris pas pour me complaire dans la description de cet événement familial." S’il a décidé d’évoquer ce drame familial, c’est parce qu’Edouard Philippe est "consterné" des clichés sur les professeurs.  "Être professeur, c’est usant ! C’est un métier difficile", insiste le proche d’Emmanuel Macron. Et il sait de quoi il parle, puisqu’il l’a vu "dans [son] cercle familial, trois façons différentes de résister à cette usure". Il y a donc sa sœur "qui a démissionné parce qu’elle pouvait et qui a changé de métier alors qu’elle aimait bien être prof". A contrario, sa mère qui "s’agaçait parfois mais a fait ça jusqu’au bout de sa vie, y compris dans des zones d’éducation prioritaire et qui a toujours aimé ça". Et enfin son père - décédé, depuis - " qui littéralement n’en pouvait plus. " Reste à savoir si sa prise de parole permettra une évolution des conditions de travail des enseignants. 

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