"J'avais peur qu'on me massacre" : les confidences de Nadine Trintignant sur son avortement
Dans sa jeunesse, à l'époque où l'IVG était illégale, Nadine Trintignant a avorté clandestinement. Un épisode traumatisant pour la réalisatrice.
C'est un combat qu'elle a mené pendant des années. Le 5 avril 1971, Nadine Trintignant faisait partie des signataires du manifeste des 343, du nombre de femmes révélant ainsi avoir avorté à une époque où l'IVG était illégale. Dans sa jeunesse, elle a avorté clandestinement à quatre reprises, "parce qu'on avait pas en rond, pas de quoi nourrir un enfant", se souvient la réalisatrice dans les colonnes du magazine Elle. A l'époque, les femmes vivaient dans la "peur bleue (...) chaque mois d'être enceinte". Auprès de nos confrères, Nadine Trintignant explique avoir été aidée par une autre figure militante du droit des femmes. "J'avais emprunté l'argent de l'avortement à Françoise Sagan avec qui j'étais amie", confie Nadine Trintignant.
"J'habitais rue du Bac ; elle, rue de l'Université, on rentrait ensemble de chez Castel à 5 heures du matin, raconte la réalisatrice. À 16 ans, un samedi après-midi à Paris, j'avais accompagné une copine de l'usine de pédicules où je travaillais, qui devait se faire avorter. Cela était atroce, sordide, je ne voulais pas vivre cela, j'avais peur qu'on me massacre et de ne plus pouvoir avoir d'enfants." Pour ne pas vivre la même chose, Nadine Trintignant s'est envolée en Suisse pour avorter. "Avec l'argent de Françoise, je suis partie chez un médecin à Genève", se souvient-elle auprès de l'hebdomadaire. Elle continue : "Des années plus tard, on joue au poker à Saint-Tropez, Jean-Louis était un grand joueur, il gagnait en argent fou contre Françoise. Je lui ai glissé à l'oreille : 'ne prends pas un sou à Françoise, on lui doit de l'argent !' Elle avait oublié".
Nadine Trintignant : "La lutte en faveur des femmes battues doit continuer"
Sur son blog il y a des années, Nadine Trintignant racontait être tombée sur un médecin qui ne l'a pas du tout aidée. Et avoir menti pour pouvoir pratiquer cette IVG. "J'ai dit que mon amant soldat (ça c'était vrai. Jean-Louis finissait son service militaire) m'avait laissé tomber (et ça c'était faux. J'étais assistante monteuse et nous n'avions pas les moyens d'avoir un bébé à ce moment-là), que mes parents se disputaient durant mon enfance (et je n'avais pas de mal à pleurer de débiter ces mensonges sur ceux que j'aimais)", écrivait la mère de Marie Trintignant, en se souvenant qu'il l'avait "prévenu [qu'elle finirait ]sur le trottoir". Aujourd'hui, si l'IVG est autorisée, "la lutte en faveur des femmes battues doit continuer", expliquait-elle à Paris Match : "C'est mon combat, je vais partout où je peux pour défendre leur cause".
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