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France : des militaires signent une tribune saluée par Marine Le Pen, Parly demande des sanctions

La ministre française de la Défense Florence Parly a fustigé un texte "irresponsable" après une tribune de militaires dénonçant le "délitement" de la France. Ici, la ministre lors d'une visite aux Hélicoptères Airbus, à Marignane, le 15 avril 2021. Près d'une semaine après la parution d’une tribune dans laquelle des militaires dénoncent le "délitement" de la France et se disent prêts à "soutenir les politiques" qui œuvreront contre, la ministre française des Armées Florence Parly demande des sanctions contre ses signataires.  "Des actions qui sont inacceptables". Florence Parly, la ministre des Armées, a demandé lundi 26 avril des sanctions contre les militaires signataires d'une tribune parue dans Valeurs actuelles le 21 avril. Le texte, qui dénoncent le "délitement" de la France, a été salué par la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen et a fait bondir le gouvernement et la gauche. "Pour ce qui concerne les militaires qui ont enfreint le devoir de réserve, bien entendu, des sanctions sont prévues, et j'ai donc demandé pour ceux qui seraient parmi les signataires signalés, des militaires d'active, j'ai demandé au chef d'état-major d'appliquer les règles qui sont prévues dans le statut des militaires, c'est-à-dire des sanctions", a-t-elle déclaré lundi sur la radio France Info. "Ce sont des actions qui sont inacceptables", a martelé Florence Parly après avoir déjà fustigé dimanche une "tribune irresponsable". Pour les militaires retraités signataires, également "astreints à un devoir de réserve", des sanctions sont aussi possibles, a-t-elle relevé. Elle a rappelé le cas du général Christian Piquemal, ancien patron de la Légion étrangère et également signataire de la tribune, qui avait été radié en 2016 des cadres de l'armée pour avoir participé à une manifestation interdite contre les migrants à Calais. Des militaires "disposés à soutenir les politiques" pour "la sauvegarde de la nation" Le texte publié mercredi 21 avril par Valeurs actuelles, lancé par l'ancien officier Jean-Pierre Fabre-Bernadac, est signé par "une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d'un millier d'autres militaires", selon l'hebdomadaire. Ces derniers appellent le président Emmanuel Macron à défendre le patriotisme. Le texte a ensuite été soutenu par Marine Le Pen. Les militaires y dénoncent le "délitement" qui frappe selon eux la patrie et disent aussi être "disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation". Ils préviennent que si "le laxisme continue à se répandre", cela rendra nécessaire "l'intervention de nos camarades d'active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national". La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, candidate à la présidentielle de 2022, les a aussitôt invités à "se joindre" à elle, ajoutant à la polémique. "L'immense majorité des militaires, j'aurais dit la totalité jusqu'à ce week-end, défend les valeurs républicaines, assure la protection des français et la défense de la France conformément aux principes de neutralité et de loyauté qui fait partie et qui est au cœur de leur statut", a souligné la ministre Florence Parly. Mélenchon accuse le gouvernement de "faiblesse" Le texte a été également dénoncé par la gauche. Le chef de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon et les parlementaires du parti avaient demandé lundi au procureur de Paris Rémy Heitz "d’engager des poursuites" contre les auteurs et diffuseurs. Dans une conférence de presse, le candidat de LFI à l'élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon a expliqué s'appuyer sur un article du code de procédure pénale pour signaler au magistrat un manquement à la loi, en l'occurrence la "provocation à la désobéissance de militaires". Pour Jean-Luc Mélenchon, l'appel "attente à la forme républicaine de l'État" et "donne de l'armée une image totalement déformée" alors qu'une majorité de militaires "sont attachés à leur devoir". Le chef des députés Insoumis réclame "le châtiment des coupables", "que le procureur engage des poursuites contre Valeurs actuelles et que les services de renseignement des armées identifient les militaires d'active signataires du texte pour qu'ils soient radiés de l'armée. S’exprimant avant l’annonce de la ministre des Armées, Jean-Luc Mélenchon a aussi admonesté deux ministres, les accusant de "coupable faiblesse, criminelle si elle devait durer" : "Il est temps que le Garde des Sceaux (Éric Dupont-Moretti) et la ministre des Armées (Florence Parly) se réveillent". La ministre chargée de l'Industrie, Agnè Pannier-Runacher, a également "condamn(é) sans réserve cette tribune d'un quarteron de généraux en charentaises qui appelle au soulèvement". "Soixante ans jour pour jour après le putsch des généraux contre le général de Gaulle, tout cela n'est pas gratuit (...) Le masque tombe, le vernis craque, Marine Le Pen c'est l'extrême droite et c'est très exactement le même schéma qu'il y a 60 ans", a-t-elle estimé lundi sur Franceinfo. Avec AFP

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