Escrime : le CIO valide le ticket de l'Ukrainienne Olga Kharlan pour les JO-2024
Disqualifiée pour avoir refusé de serrer la main d'une adversaire russe lors des championnats du monde d'escrime à Milan, l'athlète ukrainienne Olga Kharlan s'est vue garantir une place pour les JO de Paris-2024 par le Comité International Olympique.
L'escrimeuse ukrainienne Olga Kharlan, lors d'une conférence de presse dans le cadre des Championnats du monde d'escrime à Milan, le 28 juillet 2023.
La Russie y verra un traitement de faveur, l'Ukraine une mesure de justice. L'escrimeuse ukrainienne Olga Kharlan s'est vue garantir une place aux JO de Paris-2024 par le CIO vendredi 28 juillet, après le tollé provoqué par sa disqualification jeudi aux Mondiaux d'escrime pour avoir refusé de serrer la main de son adversaire russe,
La suspension de Kharlan a, dans le même temps été levée vendredi par la Fédération internationale d'escrime (FIE), lui permettant donc de disputer l'épreuve par équipes à partir de samedi.
Cette décision va très certainement provoquer la colère de Moscou, qui a déjà accusé le CIO de favoriser les sportifs ukrainiens au détriment de ses propres athlètes, depuis que la Russie a envahi l'Ukraine le 24 février 2022.
"Compte tenu de votre situation particulière, le Comité international olympique vous attribuera un quota supplémentaire pour les Jeux olympiques de Paris-2024 au cas où vous ne seriez pas en mesure de vous qualifier dans la période restante", indique une lettre signée de Thomas Bach, le président du CIO publiée par le ministre des sports ukrainiens Vadym Gutzeit.
Une inflexion de la doctrine de Kiev
Cette missive, dont l'authenticité a été confirmée à l'AFP par un porte-parole du CIO est adressée à la quadruple championne du monde, à qui la disqualification la veille, a coûté de très précieux points dans la course aux JO.
Dès vendredi matin, le chef du Comité olympique russe, Stanislav Pozdniakov, avait accusé le Comité international olympique d'agir "dans l'intérêt" de l'Ukraine, après que le CIO a appelé à faire preuve de "sensibilité" avec les sportifs ukrainiens.
"Le CIO (...) a pris parti dans un conflit politique, a commencé à agir dans l'intérêt de cette partie", a déploré Stanislav Pozdniakov dans un communiqué publié sur Telegram.
Mercredi, l'Ukraine avait autorisé ses athlètes à affronter des sportifs russes ou biélorusses, à condition que ces derniers concourent sous bannière neutre, ce que recommande le CIO.
Auparavant, les Ukrainiens étaient purement et simplement interdits de prendre part à des compétitions où s'alignaient des ressortissants russes ou biélorusses, à l'exception du tennis où les joueurs concourent à titre individuel.
Olga Kharlan avait elle-même sévèrement critiqué cette posture de l'Ukraine dans un entretien à l'AFP de la mi-juillet plaidant pour que les athlètes ukrainiens puissent faire comme leurs homologues du tennis, qui serrent les dents et jouent bel et bien contre les Russes et biélorusses.
Avec AFP