Enquêtes après une accusation de viol et de violences en garde à vue contre des policiers parisiens
Paris : enquêtes ouvertes après des accusations de viol et de violences contre des policiers du 19e arrondissement
Selon la préfecture, deux policiers visés par la plainte de la victime ont également déposé plainte pour outrage et rébellion.
Une enquête a été ouverte pour "violences par personne dépositaire de l'autorité publique" et "viol par personne ayant autorité" après des accusations d'un homme d'une vingtaine d'années, placé en garde à vue en avril, contre des policiers du commissariat du 19e arrondissement à Paris, a appris France Télévisions auprès du parquet de Paris mercredi 29 avril, confirmant une information révélée par le site Streetpress et la webtv Le Media.
"Tommi"* a porté plainte mercredi pour "violences" à caractère raciste par personne dépositaire de l'autorité publique et "viol" aggravé. Il avait déjà déposé plainte le 8 avril à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), ce qui a entraîné selon la préfecture de police l'ouverture d'une enquête administrative et selon le parquet de Paris l'ouverture d'une enquête pénale pour "violences par personne dépositaire de l'autorité publique" et "viol par personne ayant autorité". Les deux enquêtes ont été confiées à l'IGPN.
Le plaignant accuse un policier de lui avoir "introduit son doigt dans le rectum"
"Tommi" raconte à Streetpress avoir été interpellé le 5 avril après avoir fui un contrôle de police portant sur une suspicion de vol de voiture qu'il conteste. A cette occasion, il assure que deux policiers l'ont "étranglé", frappé et insulté, l'un d'entre eux indiquant : "T'es mort, je vais te niquer ta mère, sale arabe".
Conduit au commissariat du 19e arrondissement, qui fait déjà l'objet d'autres enquêtes sur des soupçons de violences policières, "Tommi" a été placé en garde à vue notamment pour "recel de vol" et "refus d'obtempérer". Au moment de sa fouille, selon la plainte, l'un des deux policiers lui a demandé de se déshabiller intégralement et l'autre "a baissé (son) caleçon et a introduit son doigt dans le rectum de (Tommi)".
Le jeune homme indique avoir ensuite été maintenu en caleçon "pendant une vingtaine de minutes" dans un couloir du commissariat, "menotté à un banc", dans le froid, faisant "l'objet d'insultes et de moqueries" par les policiers.
Certains l'appelaient selon lui "Théo", en référence à Théodore Luhaka, jeune homme noir de 22 ans désormais handicapé à vie après avoir été blessé au niveau de la zone rectale lors de son interpellation en 2017 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Une source policière confirme à France Télévisions décrit la fouille comme s'étant "mal passée", et affirme que le jeune homme s'est "rebellé". Elle ajoute que, lors de l'interrogatoire en garde à vue qui a suivi, "Tommi" a "signalé qu'il avait reçu des coups et été violé".
Selon la préfecture, "les deux policiers ont déposé plainte pour outrage et rébellion."
* Le prénom du plaignant a été modifié par les médias ayant révélé l'information.