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Cinq policiers en garde à vue après la mort d'un homme à Marseille en marge des émeutes

Cinq policiers du Raid ont été placés en garde à vue mardi dans une enquête sur la mort d'un homme de 27 ans à Marseille début juillet, en marge des émeutes. Par ailleurs, Gérald Darmanin s'est rendu mardi matin, discrètement, dans un commissariat de Marseille, la ville d'où est parti un mouvement de colère des policiers après l'incarcération d'un des leurs, soupçonné d'avoir blessé grièvement avec un LBD, Hedi, un homme de 22 ans, a-t-on appris de source policière.  Des policiers français se tiennent à l'entrée du tribunal d'Aix-en-Provence, le 3 août 2023, au moment où la Cour d'appel examine un appel concernant la détention provisoire d'un policier soupçonné d'avoir battu un homme de 22 ans dans la nuit du 1er au 2 juillet à Marseille. Nouveaux soupçons de violences policières à Marseille. Cinq policiers du Raid, une unité d'élite, ont été placés en garde à vue mardi 8 août dans une enquête sur la mort d'un homme de 27 ans en marge des émeutes début juillet. Mort dans la nuit du 1er au 2 juillet à Marseille, Mohamed Bendriss est le seul mort recensé à ce jour en marge de cet épisode de violences urbaines qui s'était déclenché dans plusieurs villes de France et sur plusieurs jours à la suite du décès du jeune Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre fin juin. Le parquet estimait fin juillet "probable" que le décès de cet homme ait été "causé par un choc violent au niveau du thorax causé par le tir d'un projectile de 'type Flash-Ball'" (autre nom du LBD). "Ces gardes à vue interviennent sur commission rogatoire du juge d'instruction", a expliqué le parquet de Marseille dans un communiqué, ajoutant que d'autres policiers ont également été convoqués pour être "entendus en qualité de témoins". Début juillet, alors que le centre de Marseille était en proie à des dégradations et pillages à la suite de la mort de Nahel, Mohamed Bendriss, 27 ans, avait perdu la vie après un malaise alors qu'il circulait à scooter. C'est lors de l'autopsie du corps de cet homme marié, père d'un enfant et dont la veuve attend un deuxième enfant, qu'avait été repérée sur sa poitrine la trace de ce qui pourrait être l'impact d'un tir de LBD (lanceur de balle de défense). "Coups mortels avec arme" Le 4 juillet, une information judiciaire était ouverte pour "coups mortels avec arme" et confiée à la police judiciaire et à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices. Quelque 200 personnes s'étaient rassemblées pour une marche blanche le 6 juillet à la cité Air Bel, à Marseille, au pied de l'immeuble où vit la veuve de Mohamed. "La famille de Mohamed est dans l'espoir que les policiers soient identifiés et poursuivis", a déclaré à l'AFP Arié Alimi, avocat de la femme de Mohamed Bendriss. "Il est incontestable aujourd'hui que ni Abdelkarim (un jeune éborgné à Marseille, NDLR) ni Mohamed aient commis des dégradations ou violences qui puissent justifier ces crimes de policiers sur eux", a-t-il ajouté. Gérald Darmanin à Marseille Jusqu'ici, peu d'éléments avaient filtré concernant le décès de Mohamed Bendriss et son cas était passé dans l'ombre d'une autre affaire survenue la même nuit en marge des émeutes, celle d'Hedi, où des policiers sont également soupçonnés de violences. Après avoir reçu lui aussi un tir de LBD, mais au niveau de la tête, ce jeune homme de 22 ans avait été passé à tabac à Marseille et une partie de son crâne a dû être amputée. Le 21 juillet, quatre policiers de la brigade anticriminalité de Marseille avaient été mis en examen du chef de "violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à 8 jours" aggravées par trois circonstances en ce qu'elles ont été "commises en réunion, avec usage ou menace d'une arme et par personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions". Trois avaient été placés sous contrôle judiciaire et un placé en détention provisoire, où il se trouve encore après le rejet de son appel début août par la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Cette détention provisoire avait déclenché une fronde dans certains commissariats, des policiers se mettant en arrêt maladie ou n'effectuant qu'un service minimum. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est d'ailleurs discrètement rendu mardi dans un commissariat de Marseille pour échanger avec les fonctionnaires, a appris l'AFP de source policière. Il a félicité les fonctionnaires pour une saisie de cannabis puis, a "de manière informelle" échangé durant une heure avec une soixantaine de policiers, selon cette source. Une troisième affaire concernant une plainte à l'encontre de policiers est toujours en cours d'instruction à Marseille : Abdelkarim Y., 22 ans, se dit victime d'un tir de LBD de policiers du Raid dans la nuit du 30 juin au 1er juillet. Cousin de Mohamed Bendriss, il a perdu l'usage de son œil et présente "une fracture du nez très importante", selon Arié Alimi, qui défend aussi son cas. Le parquet a ouvert une enquête préliminaire du chef de "violences volontaires en réunion ayant entraîné une mutilation ou infirmité permanente par personne dépositaire de l'autorité publique et avec arme". Au total, 31 enquêtes de l'IGPN, la police des polices, ont été ouvertes lors des émeutes, a indiqué une source policière à l'AFP. Avec AFP

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