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ENQUÊTE : Face à la cybermenace russe, la France passe à l'offensive

ENQUÊTE : Face à la cybermenace russe, la France passe à l'offensive Le conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine ne se joue pas qu’au sol ou dans les airs. Mais aussi derrière les écrans d'ordinateur. Une guerre invisible qui a des conséquences jusqu’au cœur des campagnes françaises. André Perret habite en Bourgogne, il n’est pas prêt d’oublier ce 24 février 2022. Lorsque d’un seul coup, plus aucune connexion internet. Sa petite commune, à 30 kilomètres de Nevers, est située en zone blanche. Un territoire non couverts par le réseau mobile.  André n'avait d'autre choix que de recevoir internet par satellite. Mais avec la panne : plus de connexion possible, plus de téléphone non plus. André se sent coupé du monde extérieur. Un appel urgent à passer ? Il lui faut alors prendre sa voiture et se rendre en haut des vignes pour trouver de la 4G. L’opérateur évoque alors un “dysfonctionnement général sur le service de connexion”. La panne qui touche plusieurs milliers de clients partout en France aurait pu passer inaperçue. Jusqu’à ce que la semaine dernière, l'Union européenne n’accuse formellement la Russie : “Cette cyberattaque inacceptable est un nouvel exemple des activités irresponsables que mène la Russie dans le cyberespace”.  Alors, que s’est-il produit ? Le jour même de l’intervention russe en Ukraine le 24 février dernier, le réseau satellitaire américain ViaSat, positionné au-dessus de l’Europe, subit une attaque informatique qui affecte toute l'Ukraine et, conséquence collatérale, des internautes en France. Mais parfois les cyberattaques visent la France directement. Entre les deux tours de l’élection présidentielle, le site internet de la majorité présidentielle, En marche tombe en panne. Attaque informatique. Les pirates créent des milliers d’ordinateurs virtuels qui inondent de connexions et cassent le serveur. Ultime provocation : le mot « Traître » est même apposé sur une photo d’Emmanuel Macron.  Une opération revendiquée par les hackers du groupe Killnet, qualifié de pro-russe par les autorités américaines. Il reproche à la France son soutien à l’Ukraine. En France, pour contrer cette menace, l'entreprise Yes We Hack recrute des hackers pour détecter les failles des systèmes informatiques. 35 000 hackeurs vertueux, chevaliers blancs du piratage opèrent dans le monde entier. Pour Guillaume Vassault-Houlière, fondateur de Yes We Hack : “On peut avoir cette même démarche que l’attaquant pour justement protéger les entreprises et challenger le système qu’on a en face de nous”.  Une stratégie défensive face aux attaques informatiques étrangères. Le ministère des Armées dit aller plus loin encore. Son porte-parole, Hervé Grandjean, l'affirme : La France “évolue dans un contexte de cybermenaces grandissant mais on s’est doté d’une doctrine de lutte informatique offensive et on assume de mener des actions dans le cyberespace pour préserver nos intérêts”.  Samedi dernier, les hackeurs du groupe Killnet ont revendiqué plusieurs cyberattaques visant le concours de l’Eurovision. Sans réussir à empêcher la victoire ukrainienne.  Parmi nos sources (liste non exhaustive) :  - Les dommages inattendus de la guerre : des éoliennes touchées par une cyber attaque -  Gers : une panne de réseau causée par uen cyberattaquetouche des clienst de Nordnet - Déclaration de l'UE attribuant l'attaque satellite à la Russie (10 mai 2022) - Killnet : un groupe de hackers pro-russes selon les autorités américaines - Qui a tenté de pirater la finale de l'Eurovision ? - Tensions internationales : renforcement des mesures cyber - Note de l'ANSSI - L'Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d'Information(ANSSI)

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