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En France, la fin de la gratuité des tests anti-Covid révolte les réfractaires

À compter du 15 octobre, les tests Covid-19 réalisés en France ne seront plus remboursés par l'Assurance maladie, sauf pour raisons médicales ou pour ceux qui ont été vaccinés. À compter de vendredi, les tests de détection du Covid-19, dits "de confort", ne seront plus systématiquement pris en charge par l’Assurance maladie en France. Cette mesure fait enrager les anti-passe sanitaire et anti-vaccin, mais elle ne les convainc pas pour autant de céder aux incitations à la vaccination. Terminée la prise en charge pour les tests "de confort". Le président Emmanuel Macron l'avait annoncé le 12 juillet dernier, la mesure entre en vigueur vendredi 15 octobre. À compter de ce jour, les tests PCR et antigéniques ne seront plus "automatiquement pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie", rappelle le gouvernement français sur son site. Pour inciter la population à se dépister et ainsi contenir la propagation de l'épidémie, ces tests étaient pris en charge depuis le début de la crise sanitaire. Mais depuis l'arrivée du vaccin, il n'est "plus légitime de payer des tests de confort à outrance aux frais des contribuables", a justifié le Premier ministre, Jean Castex, fin septembre, dans une interview aux Échos. Chaque jour, en effet, environ 500 000 personnes - la plupart du temps des non-vaccinés souhaitant obtenir un passe sanitaire - ont recours à un test de dépistage du Covid-19. Dans son interview, le chef du gouvernement avait affirmé que la fin de la prise en charge de ces tests avait aussi pour but de "continuer à inciter à se faire vacciner". Une mesure mise en place, lundi, en Allemagne, tandis qu'une minorité de pays européens continuent de maintenir cette prise en charge, à l'image du Danemark ou de l'Autriche. Mais que ces tests soient "gratuits" ou payants, cela ne change rien pour les anti-passe sanitaire, dont la plupart sont également anti-vaccin. Sur les réseaux sociaux, les groupes "anti" sont toujours plus remontés, et leurs membres ne lésinent pas sur les commentaires, entre méfiance et défiance. Certains s'offusquent mais refusent de céder, d'autres s'échangent des contacts pour obtenir de faux passes. "Payer 44 euros pour venir voir son premier-né à l'hôpital ?" "Le fait que les tests PCR deviennent payants est juste une ignominie de plus", affirme Marie, interrogée par France 24. Cette infirmière, qui travaillait en Ehpad, refuse de se faire vacciner et envisage donc de se reconvertir après son congé maternité. Pour le suivi de sa grossesse, elle dit avoir été "contrainte" de se faire tester mais, opposée au passe-sanitaire, elle a jusqu'ici tout simplement évité les établissements imposant la présentation de ce certificat. À quelques jours de son accouchement, la fin de la gratuité des tests de dépistage du Covid la révolte : "Mon compagnon va devoir payer 44 euros pour venir voir son premier-né à l'hôpital ? C'est normal ça ?", demande-t-elle.  Par ailleurs, déplore l'infirmière, "les soignants qui veulent malgré tout continuer à travailler en 'prouvant' leur négativité par PCR ne le pourront plus, car tout le monde sait bien qu'on va au travail pour gagner de l'argent, et non l'inverse." Sur son site, le gouvernement précise, en effet, que "les prix à régler seront identiques à ceux actuellement pris en charge par l’Assurance maladie", et varient en fonction du type de test et du professionnel qui le réalise. Pour les tests RT-PCR, réalisés par des laboratoires de biologie médicale, le tarif de référence sera de 43,89 euros. Le tarif des tests antigéniques, quant à lui, variera de 22,02 euros à 45,11 euros. "Tout ceci me dégoute et j'espère que d'autres personnes auront encore la force de se battre malgré tout, et de dire haut et fort ce qu'elles pensent de tout cela", conclut Marie. Échanges de bons plans pour des faux passes "Avec moi, ça ne marchera jamais", clame Yvan, particulièrement actif sur un groupe revendiqué comme "anti-passe, anti-vaccin et anti-système". Il est "honteux de demander 45 euros pour un test PCR", réagit auprès de France 24 ce Girondin, qui exerce dans le domaine du développement personnel. "C'est vraiment pour inciter les gens au vaccin", poursuit-il. Un vaccin auquel il est farouchement opposé, dénonçant tour à tour le "passe de la honte", la "ségrégation" au sein d'établissements "collabos", et une "dictature". Déjà bien présentes sur les groupes "anti", qui fleurissent principalement sur Facebook, les publications visant à échanger des contacts de médecins fournissant de faux passes sanitaires se multiplient. "Cela vous permettra de passer à travers les mesures de vaccination obligatoire et de pouvoir vous rendre dans les cinémas, restaurants et toute autre activité nécessitant le passe sanitaire sans devoir vous faire vacciner". Toutefois, pour les anti-vaccin et anti-passe les plus tenaces, hors de question de recourir à ce genre de pratique, quel que soit le prix d'un test. "On me propose régulièrement des 'faux' passes sanitaire avec QR code, ce que je refuserai encore et toujours", explique Marie. "Car ce serait encore participer au jeu de nos pourritures du gouvernement, et donner encore plus de poids à cette dictature." Par ailleurs, le site de l'administration française précise que produire ou utiliser un faux document expose jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Quid du suivi de l'épidémie ? En dehors de leur cas particulier, certains sceptiques s'interrogent quant à l'impact de la fin de la gratuité des tests sur le suivi de l'épidémie. "On n'aura plus aucune vue sur l'évolution du virus et puis on viendra nous pondre une nouvelle épidémie", ironise une internaute. Désormais déremboursés, les tests de dépistage du Covid-19 risquent en effet d'être moins nombreux, et cela inquiète certains épidémiologistes, comme Dominique Costagliola, directrice de recherche à l'Inserm, citée par LCI. "On va perturber la façon de suivre l'épidémie en nombre de cas et en taux d'incidence", dit-elle. "Il va y avoir une période, pas forcément très longue, dans laquelle on ne va plus savoir interpréter la dynamique de l'épidémie." Une épidémie qui, néanmoins, ralentit, affirme le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, dans une interview accordée au Monde. En effet, si une reprise de la circulation virale demeure possible, celui-ci évoque toutefois un ralentissement précoce de la quatrième vague, qui "s'explique en partie par le très haut niveau de vaccination en France, et par la très grande efficacité des vaccins, d'ampleur inattendue." En France, plus de 73 % de la population totale a aujourd'hui un schéma vaccinal complet.

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