Emmanuel Macron n'enterre pas la coopération avec l'Australie sur les sous-marins
Le président français, Emmanuel Macron, et son homologue australien, Anthony Albanese, à Bali, lors du sommet du G20, le 16 novembre 2022.
Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré, jeudi, que l'offre de coopération de sous-marins avec l'Australie était toujours "sur la table". En 2021, Canberra avait annulé un méga-contrat d'achat de 56 milliards d'euros, dégradant fortement les relations entre les deux pays.
Au lendemain d'un entretien avec le Premier ministre australien, Anthony Albanese, en marge du sommet du G20 à Bali, Emmanuel Macron a déclaré, jeudi 17 novembre, que l'offre de coopération de sous-marins avec l'Australie était toujours d'actualité, précisant qu'il s'agissait de sous-marins à propulsion conventionnelle. "Elle est connue, elle reste sur la table", a indiqué le président français depuis Bangkok, où il se trouve pour le sommet de l'Apec.
La conclusion de l'alliance Aukus entre l'Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni avait conduit Canberra à annuler, en 2021, un méga-contrat pour l'acquisition de douze sous-marins conventionnels français, qui auraient été construits en Australie.
L'Australie a décidé d'acheter à la place des sous-marins à propulsion nucléaire américains ou britanniques, un changement majeur pour un pays aux faibles capacités nucléaires.
Mais la livraison de ces sous-marins risque de prendre du temps alors que les Australiens doivent renouveler rapidement leurs capacités face à une Chine à l'influence grandissante dans la région.
"On verra comment ils s'adaptent aux difficultés", a dit Emmanuel Macron en notant que "pour le moment, ils n'ont pas décidé de changer de stratégie sur le sujet", bien qu'il y ait depuis mai un nouveau Premier ministre, le travailliste Anthony Albanese, qui s'est engagé avec Emmanuel Macron à réparer les relations bilatérales abîmées entre les deux pays.
"Liberté et souveraineté"
"Il y a un choix fondamental qui est de savoir s'ils produisent ou pas des sous-marins chez eux ou s'ils décident d'aller vers le nucléaire ou pas", a relevé Emmanuel Macron.
Le chef de l'État a rappelé que la France ne livrait pas de sous-marins à propulsion nucléaire à l'étranger et que l'offre restait donc conventionnelle. "Nous n'avons jamais été sur une stratégie comme celle-ci", a-t-il dit.
La solution française offre à l'Australie une alternative qui garantit sa "liberté et souveraineté", a-t-il pointé, en rappelant que les sous-marins auraient été construits chez elle.
La crise avec l'Australie a fortement mis à mal la stratégie "Indopacifique" de la France, qui compte de nombreux territoires et espaces maritimes dans la région et entend y avoir une place.
Le président Macron va tenter de relancer ces ambitions stratégiques lors du sommet de l'Apec à Bangkok, où il est le premier chef d'État européen invité.
"Dans cette région très contestée, qui est le théâtre d'une confrontation entre les deux premières puissances mondiales (..) notre stratégie est : défendre la liberté et la souveraineté, des équilibres préservant les libertés maritimes, des échanges culturels équilibrés, des échanges économiques, le développement de technologies sans qu'un modèle hégémonique ne l'emporte", a souligné Emmanuel Macron.
Avec AFP