DIRECT. Procès des attentats du 13-Novembre : suivez l'annonce des peines requises par l'accusation contre Salah Abdeslam et ses 19 coaccusés
Ce qu'il faut savoir
Un réquisitoire fleuve qui touche à sa fin. Les trois avocats généraux du procès des attentats du 13 novembre 2015 vont annoncer les peines requises contre les 20 accusés, vendredi 10 juin. Depuis mercredi, les représentants du Parquet national antiterroriste (Pnat) s'évertuent à reconstruire avec une grande minutie "le puzzle" des pires attaques commises sur le sol français. Leurs réquisitions précèdent les plaidoiries de la défense, avant le verdict, attendu le 29 juin, plus de neuf mois après l'ouverture d'une audience hors norme devant la cour d'assises spéciale de Paris. Suivez notre direct.
Une période de sûreté "incompressible" pour Salah Abdeslam ? Le principal accusé du procès, unique membre encore vivant du commando du 13-Novembre, est le seul à comparaître pour "meurtres, séquestrations et tentatives de meurtres en bande organisée en lien avec une entreprise terroriste", et non pour complicité. Sa "place" au sein de la cellule jihadiste "est autre que celle d'un complice : il ne s'est pas contenté d'aider à la préparation, il y a participé", a argué la magistrate Camille Hennetier dès le début des réquisitions, rappelant qu'il est renvoyé en tant que "coauteur" des attentats. Le Pnat pourrait demander la perpétuité avec une période de sûreté "incompressible" à son encontre, une sanction rendant infime la possibilité d'obtenir un aménagement de peine et donc une libération.
Douze accusés encourent la réclusion criminelle perpétuité. "Convaincu" que "11 hommes" devaient faire partie des commandos, le Pnat a, au cours de son réquisitoire, récusé "fortement l'expression de 'seconds couteaux'". Ainsi, à ses yeux, le Suédois Osama Krayem et le Tunisien Sofien Ayari sont "bel et bien" "complices" des attentats commis à Paris et Saint-Denis. Ami d'enfance de Salah Abdeslam, Mohamed Abrini, "l'homme au chapeau" des attentats de Bruxelles en mars 2016, était lui aussi "bien prévu" pour le 13-Novembre, selon le ministère public. Parmi les 20 accusés renvoyés devant la cour d'assises spéciale de Paris, six sont jugés en leur absence.
"Il reste des zones d'ombre". L'avocate générale Camille Hennetier, qui a ouvert le bal des réquisitions, a admis, mercredi, que le procès n'avait pas pu permettre de tout révéler. De son côté, David Fritz-Goeppinger, otage du commando au Bataclan, photographe et écrivain, a estimé, vendredi matin sur franceinfo, que la justice "a été réparatrice" et a donné un "maximum de réponses" durant le procès. Il publie chaque semaine sur franceinfo un carnet de bord du procès depuis son ouverture. Mais il aurait aimé en "savoir plus" sur "l'enfance" des membres du commando, "leur construction personnelle" et "les rouages" de "leur radicalisation".