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De la gauche unie à l'extrême droite : les candidats alignés pour la bataille des législatives

À un mois du premier tour des législatives, les forces politiques sont en place pour tenter de décrocher la majorité ou, à minima, le rôle de premier opposant sur les bancs de l'Assemblée nationale.  Après des semaines de tractations parfois houleuses, les macronistes, la gauche désormais unie et l'extrême droite ont aligné leurs candidats dans la plupart des 577 circonscriptions en jeu lors des élections législatives des 12 et 19 juin. Pas moins de 19 membres du gouvernement sortant - dont Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, Elisabeth Borne, ministre du Travail ou Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation, tentent leur chance.  "Ne vous laissez pas intimider (...) battez-vous !", a lancé Emmanuel Macron à ses troupes le 10 mai. Jean-Luc Mélenchon, figure de proue de la gauche réunie dans la Nupes(Nouvelle union populaire, écologique et sociale), se verrait bien en Premier ministre de cohabitation. Mais il ne devrait pas briguer de mandat lui-même. Marine Le Pen, à nouveau candidate dans le Pas-de-Calaiset forte d'un score inédit pour l'extrême droite au second tour de la présidentielle (41,5 %), souhaite un groupe parlementaire le plus étoffé possible, mais sans se risquer à un pronostic chiffré. Reconquête! d'Éric Zemmour présentera des candidats presque partout, le RNayant refusé de faire alliance. L'ex-candidat d'extrême droite à la présidentielle se présentera quant à lui dans la 4e circonscription du Var, Saint-Tropez. Il avait obtenu 14,7 % des voix au premier tour de la présidentielle dans cette circonscription, contre 32,2 % pour Marine Le Pen et 24,1 % pour Emmanuel Macron. Il aura face à lui un candidat du RN. Troisième tour de la présidentielle ? Au niveau national, les candidats de la Nupes recueilleraient au premier tour 28 % des voix, contre 27 % pour ceux du camp présidentiel, 22% pour ceux du RN et 11% pour les LR et leurs alliés UDI et centristes, selon un sondage Ifop Fiducial pour LCI. Mais après la réélection confortable d'Emmanuel Macron (58,5 %), nombre d'analystes et même d'opposants s'attendent à ce qu'il conserve une majorité à l'Assemblée nationale autour de la troïka En Marche, MoDem, Horizons. Mode de scrutin majoritaire à deux tours aidant, le camp macroniste raflerait au final entre 310 et 350 sièges, contre 135 à 165 pour la Nupes, et 20 à 40 pour le RN, selon une projection de l'institut Opinionway. "Il n'y a pas de troisième tour de l'élection présidentielle", a insisté le chef de l'État mardi. Le porte-parole du PS Pierre Jouvet accuse Emmanuel Macron de vouloir "enjamber" ce nouveau scrutin pour n'avoir à parler ni de son bilan, ni de ses projets, notamment la retraite à 65 ans. Mais Marine Le Pen elle-même concède que "la logique des institutions veut que le président de la République ait une majorité".  "Tous ceux qui racontent autre chose racontent des fables", persifle-t-elle en direction de Jean-Luc Mélenchon et ses espoirs d'entrer à Matignon. "La vraie question", selon elle, "c'est quelle opposition" aura le chef de l'État face à lui. En clair, contester aux Insoumis et leurs alliés la place de premiers opposants de France. De nombreuses incertitudes Depuis l'avènement du quinquennat en 2002, les législatives "ont perdu leur autonomie et sont très fortement indexées sur le résultat de la présidentielle", souligne Frédéric Dabi, de l'Ifop. Mais plusieurs facteurs créent des incertitudes : ampleur de l'abstention, longue durée de la campagne - presque deux mois entre la fin de la présidentielle et le premier tour des législatives -, chef de l'État réélu pour la première fois hors cohabitation... "Est-ce que les Français vont vouloir équilibrer, compenser leur vote ?" questionne Frédéric Dabi. Denys Pouillard, de l'Observatoire de la vie politique et parlementaire, estime aussi "que l'on va vers une majorité" reconduite pour le président de la République. "Mais le dosage reste une question" au sein d'une majorité macroniste qui va d'une aile gauche à des transfuges de la droite classique, ajoute-t-il. Incertitudes à gauche aussi, où l'électorat de tradition social-démocrate, "qui ne veut pas entendre parler du programme de Jean-Luc Mélenchon, pourrait bien aller vers la République en marche", ajoute-t-il. Sans compter des candidatures "dissidentes" à gauche, qui pourraient faire trébucher des candidats de la Nupes. À droite, LR, sonné par la débâcle de Valérie Pécresse à la présidentielle (4,78 %), compte sur son solide réseau d'élus territoriaux. Et espère ramener au bercail sa frange la plus conservatrice séduite par l'extrême droite, mais aussi enrayer les départs d'élus vers Avec l'AFP

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