Coupe du monde de rugby : ces quinze visages marquants de l'édition 2023
Certaines se sont fait remarquer par leurs qualités techniques, d’autres par leur science du jeu, leurs décisions arbitrales ou leur coupe de cheveux... Quinze personnalités se sont retrouvées sous le feu des projecteurs pendant cette Coupe du monde 2023, conclue par la victoire finale de l'Afrique du Sud.
Au sein d’un collectif aussi performant que celui de la Nouvelle-Zélande, Will Jordan a logiquement plus de chances de marquer des essais que d’autres ailiers. La prestation de ce All Black, qui a égalé le nombre d’essais inscrits dans une seule édition, n’en reste pas moins spectaculaire. Il a marqué de son empreinte cette 10e édition de la Coupe du monde, gagnée par les Springboks, tout comme ces 14 autres acteurs du rugby mondial, qu'ils soient joueur, arbitre ou directeur du rugby.
Davit Niniashvili
Au sein d’une Géorgie décevante dans cette Coupe du monde, le virevoltant trois quart Davit Niniashvili a, lui, su sortir son épingle du jeu. Grâce à sa vitesse et sa dextérité, ce joueur a été le plus dangereux des Lelos en attaque. Contre les Gallois, il a signé un magnifique essai après un beau crochet dans la défense et un sprint rageur. Un joueur âgé de seulement 21 ans sur lequel va pouvoir s'appuyer la sélection géorgienne.
Ben O'Keeffe
Jamais un arbitre n’avait suscité autant de polémiques durant une Coupe du monde. Le Néo-Zélandais est accusé d’avoir défavorisé les Bleus lors du quart de finale contre l’Afrique du Sud. Sa prestation a été analysée par World Rugby qui a relevé trois erreurs préjudiciables pour les Bleus, contre deux pour les Springboks. Et il a également été critiqué pour certaines décisions lors de la demi-finale Angleterre - Afrique du Sud. Deux matches à la suite desquels Ben O’Keeffe s'est retrouvé victime d’un intense cyberharcèlement.
Antoine Dupont
La Coupe du monde du capitaine français Antoine Dupont a basculé à la 46e minute du match de poule contre la Namibie à Marseille. Alors que les Bleus mènent 54 à 0, le demi de mêlée français reçoit un violent coup de tête de la part du numéro 12 adverse, Johan Deysel. Il est contraint de quitter le terrain. Victime d’une fracture maxillo-zygomatique, il est opéré dès le lendemain. Vingt-trois jours après, il tient sa place en quart de finale contre l’Afrique du Sud. Une rencontre perdue par les Bleus (28-29) qui met un terme à leur parcours dans cette édition 2023.
Nicolas Martins
Il a été élu homme du match lors de lapremière victoire du Portugal en Coupe du monde, face aux redoutables Fidji (24-23). Le troisième ligne portugais n‘a pas ménagé ses efforts au cours de cette rencontre historique, multipliant les courses et les plaquages. Auteur d'un essai contre la Géorgie lors d'une rencontre qui s'est terminée sur un score nul (18-18), Nicolas Martins a été l'un des joueurs les plus utilisés par le sélectionneur français, Patrice Lagisquet, lors des quatre matches de poule. Ce joueur âgé de 24 ans, qui évolue en pro D2 à Soyaux-Angoulême, attise de nombreuses convoitises.
Jonathan Taumateine
Le quotidien The Telegraph ne cache pas son effroi : "La coupe mulet est de retour dans cette Coupe du monde comme un meurtrier increvable dans un film d'horreur". Le journal a publié un billet amusé d’un chroniqueur qui dresse la liste des coupes de cheveux nuques longues arborées par différents joueurs dans cette dixième édition. Le demi de mêlée des Samoan, Jonathan Taumateine, y figure en bonne place. Il ne s’est, cependant, pas illustré par sa chevelure peroxydée dans cette compétition. Face au Chili, il a inscrit un magnifique essai acrobatique et s’est montré précieux pour les Samoa lors de chaque rencontre.
Amato Fakatava
Son essai marqué contre l’Argentine, le 8 octobre, restera comme l’un des plus marquants de cette édition. Ce deuxième ligne s’est offert un numéro d’ailier en tapant un coup de pied pour lui-même qu’il a réussi à récupérer pour marquer un essai. Avec la transformation de Rikiya Matsuda, le Japon parvenait alors à égaliser (7-7) au bout de 15 minutes de jeu. Il a ensuite eu du mal à contenir les Pumas qui se sont nettement imposés, sous les yeux de Fakatava sorti à la 52e. Un joueur qui a terminé meilleur marqueur d’essais (3) de son équipe grâce à deux autres réalisations face au Chili.
Will Jordan
Le trois-quart tient un rythme effréné depuis sa première sélection sous le maillot des All Blacks en novembre 2020 : il a marqué 31 essais en 31 matches. Et si Will Jordan n’a pas gagné la Coupe du monde 2023, ce joueur de 25 ans a tout de même marqué de son empreinte cette compétition en égalant le record d’essais marqués sur une seule édition (8) que détiennent ses compatriotes Jonah Lomu (1995) et Julian Savea (2015), à égalité avec le Sud-Africain Bryan Habana (2007). Le Français Damian Penaud termine deuxième de l’édition 2023 avec 6 essais en seulement 5 matches disputés.
Retshegofaditswe "Ox" Nché
Jamais titulaire dans cette Coupe du monde, le pilier sud-africain a su sortir de l’ombre dans cette compétition. Ce joueur puissant s’inscrit dans la lignée des puissants piliers gauches sud-africains comme Os du Randt ou Tendai "La Bête" Mtawarira. À chacune de ses rentrées sur la pelouse, Ox Nché, alias "le cric", a mis à l’épreuve ses adversaires en mêlée, et parfois à la faute. Les Français en ont fait les frais en quart de finale et les Anglais en demi-finale. Il est rentré à la 52e minute de la finale contre la Nouvelle-Zélande et a, une fois de plus, calé à la perfection la mêlée sud-africaine jusqu’à la dernière seconde de la rencontre.
Jac Morgan
Le troisième ligne gallois, qui n'a définitivement opté pour le rugby qu'en 2019 après avoir été apprenti ingénieur, porte les espoirs du pays de Galles. Désigné capitaine de cette équipe à seulement 23 ans, Jac Morgan s’est fort bien acquitté de cette mission lors de cette édition 2023, montrant la voie à ses coéquipiers par son engagement. Et il a signé deux essais lors des quatre rencontres qu’il a disputées. Donnés moribonds avant cette compétition, les Gallois ont remporté leurs quatre matches de poule et ont disputé un quart de finale perdu contre l’Argentine (17-29).
Inaki Ayarza
L'arrière des Condors chiliens a vécu un rêve éveillé avec la première participation de sa sélection à une Coupe du monde. Le Chili a pu s’appuyer sur les qualités de ce joueur vif et élégant qui fait partie des rares rugbymen de son pays à jouer professionnellement à l’étranger, dans le club français de Soyaux-Angoulême en pro D2. La mission était particulièrement relevée pour les Chiliens, Petits Poucet de la compétition, puisqu'ils ont successivement affronté le Japon, les Samoa, l'Angleterre et l'Argentine, avec un logique bilan de quatre défaites et une élimination en phase de poules.
Andrew Porter
Talent précoce au poste de pilier, ce joueur irlandais n’en finit plus de susciter l’admiration. Âgé de 27 ans, il a déjà gagné deux grands chelems avec le XV du Trèfle dans le Tournoi des Six Nations et vient de disputer sa deuxième Coupe du monde. Face aux Springboks en match de poule, il a livré une magnifique prestation et a largement contribué à la victoire irlandaise (13-8). Et si la route de l’Irlande s’est arrêtée en quart de finale contre la Nouvelle-Zélande, Andrew Porter, qui est capable de jouer aussi bien à gauche qu’à droite de la mêlée, a encore de belles années devant lui sous le maillot vert.
Johan "Rassie" Erasmus
Entraîneur et sélectionneur depuis plus de 15 ans, l’actuel directeur du rugby sud-africain s’est toujours illustré par son goût pour la stratégie et l’innovation. En 2007, il a été surnommé “DJ Rassie” car il communiquait sur le terrain avec ses joueurs des Cheetahs à l’aide de lampes de différentes couleurs. Une technique qu’il a reprise dans cette Coupe du monde. Rassie Erasmus a aussi su surprendre ses adversaires avec ses compositions, faisant preuve à chaque fois d’une grande capacité d’adaptation. Une stratégie payante puisqu’il a gagné avec les Springboks un deuxième titre mondial consécutif.
Marcus Smith
L’ouvreur anglais se souviendra longtemps de sa titularisation au poste d’arrière, en quart de finale contre les Fidji. Il savait avant cette rencontre que le combat risquait d’être rude contre les redoutables plaqueurs fidjiens. Il s’est montré courageux sous les ballons hauts et a vaillamment résisté en début de rencontre, jusqu’à ce qu’il soit victime à la 23e minute d’un contact à la tête. Son auteur Vinaya Habosi a reçu un carton jaune et Marcus Smith, touché au visage, est sorti se faire soigner. De retour sur le terrain, il s’est accroché pour terminer cette rencontre gagnée par l’Angleterre. Et s’il n’a pas pu prendre part à la suivante en raison de la commotion cérébrale subie contre les Fidjiens, il était bien sur le terrain contre les Pumas en petite finale, un match remporté par le XV de la Rose.
Marcos Kremer
Meilleur plaqueur de la compétition selon les statistiques officielles, avec 92 plaquages en 7 matches et un taux de réussite de 82 %, le troisième ligne argentin Marcos Kremer a réussi sa Coupe du monde. Il termine devant l’Anglais Ben Earl (80 plaquages) qui a lui aussi disputé 7 rencontres, dont la petite finale gagnée contre les Pumas (26-23). Une performance d’autant plus remarquable que le rugueux colosse barbu, connu pour sa dureté sur les terrains du Top 14, n’a pas pris le moindre carton. Âgé de 26 ans, Marcos Kremer fait partie des joueurs sur lesquels pourront s’appuyer les Pumas au fil des prochaines années.
Handre Pollard
L’ouvreur sud-africain a inscrit les 12 points au pied de son équipe en finale de l’édition 2023 contre la Nouvelle-Zélande, tous en première mi-temps, en signant ainsi un 100 % face aux perches. Blessé, Handre Pollard n'avait pas été retenu dans le groupe initial pour cette compétition. L'encadrement sud-africain a ensuite profité du forfait du talonneur Malcolm Marx pour le rappeler au cours du tournoi alors qu'il avait à peine retrouvé les terrains avec son club anglais de Leicester. Car les Springboks savaient qu’ils avaient besoin d’un buteur de la trempe de Pollard, qui avait inscrit 22 points au pied lors de la finale 2019 déjà gagnée par les Sud-Africains.