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Chaos au Stade de France : un rapport gouvernemental pointe une série de "défaillances"

Des policiers bloquent l'entrée du Stade de France avant le début de la finale de la Ligue des Champions, à Saint-Denis, en région parisienne, le 28 mai 2022. Deux semaines après le fiasco de la finale de la Ligue des champions au stade de France, le 28 mai, un rapport gouvernemental pointe vendredi, plusieurs "défaillances", du côté des organisateurs comme de la police. Le document déplore une "atteinte à l'image de la France" et dresse des recommandations en vue des grands événements à venir, notamment les Jeux olympiques. Afflux des spectateurs mal maitrisé, transports et dispositif de sécurité défaillants, délinquance non maîtrisée… Le premier rapport gouvernemental à propos des incidents de la finale de la Ligue des champions au stade de France révèle, vendredi 10 juin, plusieurs "défaillances" de la part des organisateurs de l'événement comme du dispositif policier mis en place. Après les scènes de chaos du 28 mai, le délégué interministériel aux JO et aux grands événements, Michel Cadot regrette, dans ce rapport remis à la Première ministre Élisabeth Borne, "des scènes très médiatisées d'opérations de rétablissement de l'ordre (...) qui ont suscité des interrogations de la part d'observateurs extérieurs sur la capacité de notre pays à livrer et à réussir les grands événements sportifs dont nous aurons prochainement la responsabilité". À 777 jours du coup d'envoi des JO à Paris, la Première ministre a ainsi chargé le ministre de l'Intérieur et la ministre des Sports de "mettre en œuvre sans délai" les recommandations de ce rapport, a indiqué Matignon dans un communiqué. Le préfet Cadot plaide en priorité pour la mise en place d'une instance de pilotage nationale pour tous les événements sportifs internationaux d'intérêt majeur, sur le modèle de celui déjà en place pour les JO-2024. Ce document de trente pages revient par ailleurs sur le déroulé de la soirée, de la préparation "en trois mois au lieu de 18", à l'arrivée mal "signalisée" des supporters en transports, jusqu'à l'embolie aux "points de pré-filtrages" combinée à un phénomène de "délinquance d'opportunité" aux abords du stade. Spectateurs sans billets qui escaladent les grilles, supporters et familles aspergés de gaz lacrymogènes, d'autres victimes de vols ou d’agressions : des scènes de chaos avaient précédé et suivi la finale de la Ligue des Champions Real Madrid-Liverpool dont l'organisation avait été confiée à la France en remplacement de Saint-Pétersbourg, après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Problèmes dans la gestion des flux de spectateurs Pour le délégué interministériel, l'élément déclencheur de la crise reste l'"afflux mal maitrisé du public excédentaire, sans billets ou avec des faux billets, dans des proportions inédites". Mais le préfet Cadot appelle à "relativiser" la version du Ministre de l'Intérieur qui avait évoqué dans un premier temps jusqu'à 40 000 supporters anglais sans billet valide aux abords du stade. Évoquant une "embolie" et une "rupture" du dispositif de contrôle et de sécurité, le rapport conclut que "les organisateurs et la police ont subi" la situation de crise et pointe des "problèmes d'exécution". Au cœur de la polémique, le préfet de police Didier Lallement a été auditionné jeudi par la commission des Lois du Sénat, quelques jours après le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et la ministre des sports Amélie Oudéa-Castera. Destruction des images de vidéosurveillance Dans un contexte franco-britannique très tendu, la polémique a pris un nouveau tour après l'annonce jeudi par la Fédération française de football (FFF) que les images de vidéosurveillance du Stade de France avaient été détruites au bout de sept jours, faute d'une réquisition de la justice. Mais la préfecture de police a indiqué vendredi disposer toujours des siennes. La police chargée d'enquêter sur le volet des faux billets a envoyé une réquisition au stade de France pour les récupérer, a appris vendredi l'AFP de source policière. "S'il advenait que l'on découvre que volontairement, il n'a pas été collecté, conservé ces images, alors là évidemment les choses prendraient une autre ampleur, beaucoup plus grave", a réagi sur BFMTV François-Noël Buffet, président LR de la Commission des lois du Sénat, assurant que "les choses ne s'arrêteront pas". "Nous envisageons d'auditionner tout le monde, y compris de faire revenir le ministre et le préfet de police. La semaine prochaine, nous auront la RATP et la SNCF aussi. Nous irons même peut-être sur place", a ajouté M. Buffet. Avec AFP

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