Carlos Ghosn : que devient l'ancien patron de Renault ?
Auteur d'une spectaculaire évasion au Japon, Carlos Ghosn a trouvé asile au Liban. L'ex-patron de Renault a embrassé une nouvelle carrière très surprenante.
Sa vie rocambolesque est devenue une série. Arrêté en 2018 au Japon, accusé de dissimulation de revenus et d'utilisations de fonds de ses entreprises à des fins personnelles, Carlos Ghosn avait réussi à s'enfuir du pays clandestinement. Réfugié au Liban, il a depuis repris une vie presque normale. Ce 26 octobre, Netflix a mis en ligne un documentaire qui revient sur son évasion incroyable. Dans L'évadé : l'étrange affaire Carlos Ghosn, la plateforme dresse le portrait de l'ancien patron de Renault et raconte, par le menu, ses ennuis judiciaires. "Je n'avais plus l'impression d'être un homme au Japon (...) Tout montrait je n'allais pas être traité équitablement. J'allais mourir au Japon, je devais m'enfuir", dit Carlos Ghosn. Dans cette série, son évasion est donc recréée seconde par seconde. Le 29 décembre 2019, l'ancien PDG de Renault-Nissan, alors mis en examen par la justice japonaise, s'est évadé pour le Liban a bord d'une malle.
"J'étais recroquevillé, dans l'obscurité, racontait-il déjà dans les colonnes du Parisien. Mais à l'écoute, je savais à quelle phase du plan je me trouvais. Quand j'ai entendu le bruit du moteur de l'avion, je savais que j'étais déjà sur la piste. Quand la malle s'est inclinée, cela voulait dire que j'étais en train de monter dans le compartiment bagage." Durant son voyage aérien de plusieurs heures, Carlos Ghosn était donc caché dans la soute de l'appareil. "Il faisait froid, mais par rapport à ce que j'avais vécu, ce n'était ça qui allait m'inquiéter. J'étais tellement outré de la façon dont j'étais traité qu'il n'y avait pas de place pour la crainte", se souvenait-il. Arrivé au Liban, son pays natal, l'ex-patron de Renault a bénéficié d'une loi qui protège les nationaux d'extradition. Là-bas, il a drastiquement changé de vie.
Carlos Ghosn : "Je n'ai pas fait une croix sur la France"
Selon franceinfo en effet, il s'est reconverti dans l'enseignement et travaille dans la filière Business Strategy and Performance de l'Université maronite du Saint-Esprit de Kaslik. Carlos Ghosn a fondé un fonds de soutien aux start-up, un centre d'apprentissage, mais aussi un cycle de management. "Les frais d'inscription s'élèvent à 20 000 dollars. Mais Carlos Ghosn et les intervenants ne sont pas payés, expliquait Madonna Salameh, la responsable de ce cursus, à nos confrères. L'argent sert à financer l'apprentissage et les start-up de l'université." Selon elle, le professeur est très apprécié de ses élèves triés sur le volet. "Les personnes qui sont intéressées par ce programme apprécient sa trajectoire, son curriculum. Il y a toujours des pours et des contres, mais nous nous focalisons avant tout sur ce qu'il a accompli dans sa carrière professionnelle", ajoutait-elle.
S'il continue d'être un acteur de la haute société libanaise, où il côtoie banquiers et autres figures politiques, Carlos Ghosn aurait "perdu une très grande partie de ce qu'(il) a économisé pendant (sa) vie", selon ses dires. Auprès du Parisien, l'ex-patron de Renault évoquait son avenir, personnel mais aussi judiciaire. Lui, qui veut être jugé au Liban, ne ferme pas la porte à un retour en France. "Je suis Français, j'ai été éduqué en France, j'ai vécu en France, j'ai une attache profonde, confiait-il auprès de nos confrères. La France est là, elle reste, les gouvernements, eux, passent. Bien sûr que le jour où je pourrai, j'irai en France. Je suis Français, je n'ai pas fait une croix sur la France."