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Arts et People

Cannes 2024 : Golshifteh Farahani fond en larmes aux côtés d'un invité pas comme les autres sur le plateau de France 5

C’est une présence chère au Festival de Cannes. La dernière fois que Mohammad Rasoulof a pu venir sur la Croisette, c’était en 2017. Il avait alors remporté le prix Un Certain Regard pour son film Un homme intègre. Mais alors qu’il devait recevoir l’Ours d’or du festival de Berlin pour Le diable n’existe pas en 2020 et que le Festival de Cannes l’a invité à rejoindre son jury en 2023, Mohammad Rasoulof n’avait pu quitter le territoire iranien. Il faut dire que son cinéma est loin de ravir les autorités iraniennes. Le cinéaste a vu son passeport confisqué et a été arrêté une multitude de fois.  Pourtant, malgré les risques qu’il encourt du fait de son engagement anti-régime, Mohammad Rasoulof a toujours choisi de revenir dans son pays. "Je suis Iranien et je fais des films en Iran. Car la situation ne changera pas si l’on reste à l’extérieur", estimait-il auprès du Monde. C’était avant que la situation ne devienne intenable. Mohammad Rasoulof a récemment été condamné à huit ans de prison, des coups de fouet, une amende et la confiscation de ses biens pour "collusion contre la sécurité nationale".  Première apparition publique de Mohammad Rasoulof depuis son exil  Il a donc décidé de fuir clandestinement son pays. Etre au Festival de Cannes - où il présente en compétition officielle Les Graines du figuier sauvage - marque ainsi sa première apparition publique depuis son exil. Invité de Karim Rissouli sur le plateau de C ce soir ce jeudi 23 mai, Mohammad Rasoulof est donc revenu sur son départ d’Iran. "Je ressens des sentiments assez complexes et mélangés", débute l’homme de 52 ans. Et de confier : "Quand j’étais en train de traverser la frontière, je me suis retourné. J’étais en haut d’une montagne et j’ai lancé un dernier regard à ma terre natale et je me suis dit que j’y retournerai." A l’instar de ses pairs, Mohammad Rasoulof ne perd pas espoir. "Je pense que tous les Iraniens qui ont dû partir en raison de ce régime totalitaire gardent toujours une valise prête chez eux dans l’espoir que les choses s’améliorent et qu’ils puissent rentrer. Et je suis persuadé que les choses s’amélioreront", lance-t-il. Et d’ajouter, optimiste : "Certes, j’ai dû quitter l’Iran géographique mais l’Iran culturel existe aujourd’hui à travers le monde. Tous ces Iraniens qui ont dû quitter leur peuple et s’éparpiller partout dans le monde constituent cet Iran culturel." Golshifteh Farahani en larmes face à Mohammad Rasoulof  Un discours qui a touché Golshifteh Farahani en plein cœur. Alors que son confrère parlait, l’actrice n’a pu rester de marbre, tant ces propos font écho à ce qu’elle a traversé. Impossible de réfréner quelques larmes. "On est un peuple en attente", explique-t-elle face à Karim Rissouli. Et de détailler : "Depuis qu’on est né, on attend que la guerre finisse. On attend que le régime change. Quand on part, on attend pour pouvoir revenir. Attendre, c’est notre plus grand traumatisme."  Néanmoins, Golshifteh Farahani en tire un point positif : "On attend mais on marche. En attendant, on est en train de marcher vers la liberté." C’est en 2008 que Golshifteh Farahani a été contrainte de quitter l’Iran. Son tort ? Etre apparue sans voile lors d’une avant-première du film Mensonges d’Etat de Ridley Scott où elle donnait la réplique à Matt Damon. Les sanctions du régime iranien l'avaient alors poussé à l’exil. Depuis, elle ne cesse de se battre pour la liberté de son peuple.

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