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Insolite et Faits divers

Californie : les séquoias géants de Yosemite menacés par les incendies

On parle beaucoup de la vague de chaleur qui s'abat en ce moment sur l'Europe, mais les Ètats-Unis eux non plus ne sont pas épargnés. C'est la période des incendies dans l'ouest, en Californie notamment, où les séquoias géants du parc de Yosemite sont menacés. En cinq jours, le Washburn Fire a déjà dévoré 950 hectares de forêt et se rapproche dangereusement du Mariposa Grove, le "bosquet au papillon", un secteur du parc Yosemite qui a été la première zone à être protégée par le gouvernement fédéral en 1864. C'est là que l'on trouve les arbres les plus gros et les plus hauts du monde. Dont le spectaculaire Grizzly Giant : plus de 2 000 ans d'existence, une base jusqu'à 28 mètres de circonférence, une cime qui culmine à 64 mètres, quasiment la hauteur des tours de Notre-Dame à Paris. Un sequoia que l'on vient photographier du monde entier. Seule une petite partie du Yosemite est touchée – le parc s'étend au total sur près de 3 000 km carrés dans la chaîne de la Sierra Nevada, dans l'est de la Californie. Mais si les pompiers s'inquiètent, c'est parce que dans cette zone  – très escarpée et très boisée, qui a rouvert il y a seulement quatre ans après un réaménagement complet – l'incendie est toujours hors de contrôle. Malgré les avions citernes et les hélicoptères qui largent l'eau depuis le ciel, malgré les équipes au sol qui se relaient dans la fournaise. Près de 600 hommes au total tentent de venir à bout des flammes. Protection des arbres emblématiques Pour protéger ces arbres emblématiques et précieux, les pompiers ont installé des systèmes d'arrosage automatique qui permettent d'humidifier en permanence l'énorme tronc du Grizzly Giant et la terre tout autour. Des feux volontaires ont aussi été déclenchés, comme le faisaient autrefois les tribus amérindiennes, pour consumer toutes les broussailles, les branches et les troncs morts qui risquaient d'alimenter le feu, ça a permis de dégager une large ceinture de sécurité autour des arbres les plus précieux. La direction du parc décrit tout cela, elle communique beaucoup sur les réseaux sociaux et dispose même d'une porte-parole spécifiquement chargée d'informer les médias et le grand public sur les incendies. En Californie la sécheresse et les incendies deviennent des phénomènes chroniques. L'an dernier déjà à Yosemite, c'était en septembre, les séquoias géants avaient été menacés. Les flammes se sont approchées à seulement 30 à 40 mètres du "Général Sherman", dont la base avait été enveloppée d'une couverture de protection ignifugée. Des arbres qui ne résistent plus aux incendies Pourtant on dit souvent que ces arbres sont tellement massifs qu'ils sont capables de résister aux incendies : leur écorce est tellement épaisse et tellement fibreuse qu'elle agit comme un isolant et leurs branches imposantes qui poussent à 25 ou 30 mètres sont en général hors d'atteinte. Les séquoias géants sont parmi les arbres qui résistent le mieux aux feux, c'est pour ça d'ailleurs qu'ils ont pu survivre des milliers d'années. Ils ont même besoin des incendies : la chaleur fait éclater les cônes tombés au sol comme du pop-corn, ça libère les graines qui leur permettront de se reproduire. Mais ils sont adaptés à des incendies de faible intensité. Or depuis quelques années, les feux de forêt dans l'ouest américain ont pris une ampleur exceptionnelle: ils durent plus longtemps et sont plus destructeurs. Selon le Service des parcs, il y a deux ans 10 000 séquoias ont péri dans un seul grand incendie. Cette année, près de deux millions d’hectares ont brûlé aux Etats-Unis, un chiffre plus de deux fois plus élevé que la moyenne de la décennie écoulée selon les données du National Interagency Fire Center. L'année 2022 s'annonce elle aussi très difficile. "Nous nous attendons à avoir encore quatre, cinq ou six mois très durs», avait prévenu en juin l'un des responsables des pompiers de Californie, Brian Fennessy. Quand les sequoias brûlent ce n'est pas seulement la nature qui part en fumée, c'est aussi une ressource économique qui disparaît. Plus de 3,3 millions de personnes visitent chaque année le parc de Yosemite, pour ses falaises, ses cascades et ses arbres. Des visiteurs qui n'ont aucune envie de se promener dans des forêts calcinées.

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