Bouches-du-Rhône : ce que l'on sait de la découverte d'un corps décapité à Tarascon
Le corps mutilé d'un adolescent a été retrouvé le 18 juillet dans un appartement du centre-ville. Son locataire, suspecté du meurtre, a été abattu par la police.
La nouvelle a provoqué un vif émoi dans les Bouches-du-Rhône. Les forces de l'ordre ont fait une macabre découverte, dimanche 18 juillet, dans un appartement du centre-ville de Tarascon. Appelés par des riverains, les policiers sont tombés sur un sac contenant un corps mutilé et décapité. Des analyses ADN doivent permettre d'identifier la victime, qui pourrait être un adolescent de 13 ans disparu depuis peu. L'occupant du logement, décrit comme menaçant par le voisinage, a été tué par la police alors qu'il tentait de s'enfuir. En plus de l'enquête pour homicide, confiée à la police judiciaire de Marseille, l'Inspection générale de police nationale (IGPN) a été saisie pour faire toute la lumière sur le tir mortel qui a neutralisé le suspect.
La victime a été tuée puis mutilée
D'après plusieurs témoignages et les constatations des policiers dépêchés sur place rapportés par La Provence (article payant), le corps a été découvert dans un sac en plastique. La dépouille présentait des marques de mutilations, avec "des morceaux de chair arrachés par endroits". Le corps avait en outre été décapité, la tête ayant été retrouvée dans un seau dans la salle de bain.
La victime est toutefois morte avant l'acte sordide, "d'un trauma crânio-cérébral", a précisé le procureur Laurent Gumbau, cité par France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur. Le magistrat évoque ainsi "un ou plusieurs coups violents à la tête [portés] par un instrument sans doute lourd et contondant". Le corps présentait en outre une perforation cardio-pulmonaire, sans doute provoquée par une arme blanche.
Le suspect souffre de troubles psychiatriques
Le flou règne toujours quant au mobile de ce meurtre. Le suspect, âgé de 32 ans, s'est enfui par le toit de son immeuble avant l'intervention des forces de l'ordre le soir du 18 juillet et a été abattu par un policier quelques heures plus tard. Défavorablement connu des services de police, il souffrait de troubles psychiatriques et avait déjà été condamné à deux reprises, entre 2016 et 2020, pour des faits de violences avec arme.
"Quand j'ai entendu les sirènes, je me suis dit que ce n'était pas grave, qu'il avait encore mis le feu chez lui", a confié une voisine à La Provence (article payant). "Cela faisait 15 ans qu'il polluait le quartier", a déploré un autre riverain, interrogé par le quotidien. De nombreux objets sataniques ont par ailleurs été retrouvés dans le logement du meurtrier présumé, sans que cela n'ait pour l'instant été mis en lien avec le meurtre.
Le 10 juillet dernier, le trentenaire avait été interné d'office à l'issue d'une garde à vue, rapporte France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, car considéré comme un danger pour lui-même et pour les autres. Il avait passé 8 jours en unité de soins psychiatriques avant de ressortir le jour du drame, car il était "en fin de séjour", a précisé le procureur de Tarascon.
Les résultats d'analyses ADN sont attendus
Une autopsie et des analyses ADN sont en cours pour déterminer l'identité de la victime. Le résultat des analyses génétiques devraient être disponibles sous peu, a annoncé le procureur de la République de Tarascon, Laurent Gumbau, à l'AFP. Les enquêteurs cherchent à savoir si le corps retrouvé est celui d'un adolescent de 13 ans prénommé Romain, qui s'est récemment enfui d'un foyer d'accueil de Marseille, à moins de 100 km de là.
L'adolescent était suivi par les services sociaux depuis octobre 2019 et avait été placé dans d'autres foyers à Nîmes puis à Marseille. C'est cette fugue qui a conduit les enquêteurs à Tarascon, où réside la mère du jeune garçon. "Dans le cadre du signalement d'une fugue d'un adolescent de treize ans (...), les policiers sont intervenus et ont été amenés à cibler pour cette disparition inquiétante un appartement situé dans le vieux Tarascon", a confirmé Laurent Gumbau au journal Midi Libre.
Dimanche 18 juillet, vers 23 heures, les policiers ont en effet été appelés par des habitants de la rue Lubières, dans le centre historique de la ville, pour des agissements suspects de la part d'un voisin. Un corps aurait alors été aperçu. Habitant la même rue, la mère du jeune Romain avait quant à elle signalé la disparition inquiétante de son fils quelques heures plus tôt. Des analyses ADN sont en cours pour déterminer si ces deux affaires n'en font qu'une.