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Arts et People

AFFAIRES OUBLIÉES. L'affaire Luka Rocco Magnotta, "l'aspirateur de chatons" traqué sur Internet

Parfois présenté comme le premier "tueur sur Internet", Luka Rocco Magnotta est un criminel canadien dont le sinistre parcours a marqué les esprits dans les années 2010. Closer revient sur l'affaire. C'est le 29 mai 2012, au siège du Parti conservateur du Canada, à Ottawa, que l'affaire Luka Rocco Magnotta prend racine. Ce matin là, Jenni Byrne, la directrice des opérations politiques du parti, réceptionne un colis dans lequel elle découvre, sous les yeux horrifiés de ses collègues, un pied humain. À quelques kilomètres de là, un spectacle tout aussi macabre s'offre aux employés d'un centre de traitement de Postes Canada, qui trouvent une main sectionnée dans un de leur colis. Plus tard, c'est au tour d'un concierge de Côte-des-Neiges, à Montréal, de faire la découverte d'un tronc humain dans un carton ensanglanté. Une matinée d'horreur pour la police de Montréal (SPVM), qui ne s'attend pas à la tournure inimaginable que va prendre cette sinistre affaire... L'enquête lancée, les forces de police découvre qu'une vidéo du crime a été mise en ligne sur le site Bestgore.com quatre jours avant la réception du cadavre. Publiée par un certain Luka Rocco Magnotta, la vidéo vastement partagée montre un homme en train de poignarder sa victime, déjà morte, avec un pic à glace. La silhouette découpe ensuite la fesse du cadavre à l'aide un couteau et d'une fourchette, avant de mutiler, démembrer et violer le corps violenté de sa victime. Titrée "1 Lunatic 1 Ice Pick" ("Un fou, un pic à glace"), la vidéo suscite la stupéfaction de la police de Montréal, qui comprend avoir affaire à un criminel différent des autres : "Quelqu'un qui allait jusqu'à faire un crime de cette nature-là et qui voulait toute cette attention sur les médias sociaux, on n'avait jamais vu ça", se souvient Ian Lafrenière, ex-porte parole de la SPVM, dans le dernier épisode des Voix du crimes. "Trouver l'aspirateur de chatons... Pour la justice" À criminel exceptionnel, enquête exceptionnelle. Dans leur tâche, les enquêteurs reçoivent l'aide de parfaits inconnus, des internautes clairvoyants et débrouillards ayant déjà entamé une enquête autour de Luka Rocco Magnotta. Dès 2010, l'homme avait en effet posté plusieurs vidéos d'une extrême cruauté dans lesquelles ils torturaient et tuaient des chatons. "Ce groupe avait décidé de trouver qui était ce gars. Ça m'a donné un sentiment de puissance de voir tout ça", confie Deanna, membre du groupe Facebook "Find the Kitten Vacuumer... For great justice" ("Trouver l'aspirateur de chatons... Pour la justice") dans le documentaire Netflix Don't fuck with cats. Grâce à ces enquêteurs de l'ombre, la police de Montréal parvient à identifier la victime : il s'agit de Jun Lin, un étudiant chinois que Magnotta avait rencontré sur un site de rencontre. La police lance un mandat d'arrêt pancanadien et s'élance à la poursuite du suspect. En mai 2012, Interpol localise Luka Rocco Magnotta à Paris. La police suit sa trace jusqu'à la capitale allemande, Berlin, où il est interpellé le 4 juin 2012 dans un cybercafé en train de lire des articles sur lui. "Il a utilisé les médias sociaux pour se glorifier, mais ce sont ces même médias qui l'ont amené jusqu'à nous et qui l'ont fait s'écrouler", fait remarquer Ian Lafrenière sur les ondes de RTL. Le 23 décembre 2014, Luka Magnotta est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, avec une peine de sureté de 25 ans. Il est parfois présenté comme le premier "tueur sur Internet". Loading widget Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités

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