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Arts et People

AFFAIRES OUBLIEES. L'affaire de la Josacine empoisonnée (Émilie Tanay) : une erreur judiciaire vieille de 30 ans ?

Inoubliable pour la famille d'Émilie Tanay, 9 ans, l'affaire de la Josacine empoisonnée ne fait plus la Une mais a marqué les années 1990 par l'épaisseur de son mystère. Closer revient sur l'enquête, de son éclatement à son dénouement énigmatique... Il y a de ces mystères qui ne s'estompent pas avec les années, et l'affaire de la Josacine empoisonnée en fait partie. Après l'affaire Valérie Subra, appât d'une série de meurtres dans les années 1980 ou encore l'affaire Francisco Benitez, meurtrier supposé de sa femme et de sa ville, la rédaction de Closer se penche sur la mort d'Émilie Tanay, 9 ans, décédée en juin 1994 après avoir avalé de la Josacine empoisonnée au cyanure. L'affaire éclate le samedi 11 juin 1994. Émilie Tanay, 9 ans, est confiée par ses parents à Jean-Michel et Sylvie Tocqueville. Le couple a deux enfants, Jérôme et Bertrand, et Émilie est dans la même classe que le premier. Ce jour-là, la fillette souffre d'une rhino-pharyngite. Sa mère, Corinne Tanay, confie donc aux Tocqueville les médicaments prescrits par son médecin, dont un flacon de Josacine, un sirop antibiotique qui doit lui être administré dans la soirée. Avant de se rendre à un banquet médiéval organisé à l'Abbaye de Gruchet-le-Valasse, les Tocqueville donnent son traitement à Émilie. Mais vers 20h15, la petite fille s'effondre dans le garage de la maison. L'équipe du SMUR est rapidement mobilisée, mais après plusieurs arrêts cardiaques et une rupture d'anévrisme, la fillette décède à 22h30 aux urgences pédiatriques de l'hôpital général du Havre. Une semaine plus tard, l'autopsie du corps d'Émilie révèle que la fillette a été empoisonnée au cyanure de sodium. Des traces de ce poison sont alors relevées dans le flacon de Josacine de la petite fille... Jean-Marc Deperrois au cœur d'une erreur judiciaire ? Plusieurs pistes sont alors étudiées et rapidement, l'enquête suit l'hypothèse de l'empoisonnement volontaire. Les parents et grands-parents de la fillette sont interrogés, ainsi que les époux Tocqueville et Denis Lecointre, ami de Jean-Michel Tocqueville ayant rejoint la famille après l'empoisonnement de la petite fille et notamment apporté le flacon de Josacine aux urgences. Parmi ces suspects, seul Lecointre dispose d'un accès régulier au cyanure de sodium. Mais l'enquête se dirige peu à peu vers un autre homme, Jean-Marc Deperrois. Adjoint au maire, ce dernier entretenait une relation extra-conjugale avec Sylvie Tocqueville et souhaitait la voir quitter son mari. L'homme est placé en garde à vue le 26 juillet 1994, et les enquêteurs découvrent que Deperrois avait fait la demande d'un kilo de cyanure quelques semaines plus tôt, pour son entreprise de Nanterre. Une commande qu'il a jetée dans la Seine vers le 16 ou le 17 juin, redoutant d'"être inquiété" dans le cadre de l'affaire en cours. Jean-Marc Deperrois est alors accusé d'avoir empoisonné le cyanure de la fillette en croyant qu'il s'agissait d'un médicament appartenant à Jean-Michel Tocqueville, le mari de sa maîtresse. Le 11 juin, Deperrois se trouvait seul, dans son bureau non loin de chez les Tocqueville, entre 16h40 et 17h. Il aurait donc pu glisser du cyanure dans la Josacine sur ce laps de temps. Le 26 mai 1997, Jean-Marc Deperrois est condamné à 20 ans de réclusion criminelle, une condamnation qui bouleverse le principal intéressé comme une partie du public, convaincue de l'innocence de l'accusé. Ce dernier est sorti de prison courant 2006, après douze années de détention au centre de détention du Val-de-Rueil. À ce jour, il continue de nier avoir assassiné la fillette, et nombreux sont ceux qui commencent à le croire... Josacine empoisonnée : le mystère perdure... En 2019, la mère d'Émilie, Corinne Tanay, a sorti La réparation volontaire, un essai dans lequel elle raconte être allée à la rencontre de l'homme accusé du meurtre de sa fille. Prise par le doute d'une erreur judiciaire, elle a choisi de mener sa contre-enquête, dénonçant "des manquements et des ratés lors de l'enquête criminelle". Pour elle, l'homme qu'elle a haï pendant vingt-cinq ans n'est peut-être, finalement, pas l'assassin de sa fille. C'est aussi l'avis de Jean-Michel Dumay. En 2003, le chroniqueur judiciaire du Monde a mis en lumière la piste de l'accident domestique camouflé. Une hypothèse basée sur les écoutes d'un coup de téléphone passé par Denis Lecointre à Jean-Michel Tocqueville, dans lequel le dernier évoque "ton produit que t'as mis dans la Josacine" en s'adressant au père de famille. Presque trente-ans après les faits, Corinne Tanay estime que la balle est désormais dans le camp de Jean-Marc Deperrois. Elle, n'a pas le courage de demander une réouverture de l'enquête. "S'il le souhaite, c'est désormais à Jean-Marc Deperrois de poser de nouvelles questions", confiait la mère d'Émilie en 2019, dans les colonnes du Point. Inscrivez-vous à la Newsletter de Closermag.fr pour recevoir gratuitement les dernières actualités

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