Affaire Sarah Halimi : le gouvernement annonce un projet de loi sur l'irresponsabilité pénale
Répondant à la demande d'Emmanuel Macron, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a indiqué que le projet de loi serait présenté "fin mai" en Conseil des ministres.
Onze jours après la confirmation de l'absence de procès dans l'affaire Sarah Halimi, le gouvernement a annoncé, dimanche 25 avril, un projet de nouvelle loi sur l'irresponsabilité pénale, alors que des milliers de personnes ont manifesté partout en France pour réclamer "justice" pour la sexagénaire juive tuée en 2017.
Répondant à la demande d'Emmanuel Macron d'un "changement de la loi", le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a indiqué que le projet de loi serait présenté "fin mai" en Conseil des ministres, en vue d'un vote "par le Parlement à l'été". Ce nouveau texte vise selon le ministre de la Justice à "combler [un] vide juridique".
Rassemblements en France et en Israël
Le 14 avril, la Cour de cassation a confirmé l'irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi, pris d'une "bouffée délirante" - selon les conclusions de sept experts psychiatriques consultés par la justice - au moment du meurtre.
La plus haute juridiction de l'ordre judiciaire a entériné le caractère antisémite du crime, mais confirmé l'impossibilité de juger le meurtrier, compte tenu de l'abolition de son discernement lors des faits. Cette décision a suscité l'incompréhension et la colère de représentants de la communauté juive et au-delà.
Rassemblés à Paris, Bordeaux, Strasbourg ou Marseille, des milliers de manifestants vivement critiqué la décision de la Cour de cassation, réclamant "justice" pour Sarah Halimi, "tuée parce que juive" et "victime d'un naufrage judiciaire". Des centaines de personnes se sont également rassemblées devant l'ambassade de France à Tel-Aviv, en Israël, pour réclamer la tenue d'un procès pour le meurtrier de Sarah Halimi.