Affaire Daval : "MeToo et Balance ton porc viennent complètement parasiter les débats judiciaires", dénonce l'avocat de Jonathann Daval
Presque un an après la condamnation à 25 ans de réclusion de Jonathann Daval, son avocat Randall Schwerdorffer a sorti un livre sur l'affaire.
"Défendre un homme accusé du meurtre de sa compagne devient horriblement difficile dans une cour d'assises, alors que l'inverse n'est pas vrai", a dénoncé samedi 15 octobre sur franceinfo Randall Schwerdorffer, avocat de Jonathann Daval et co-auteur avec Frédéric Gilbert de Je voulais qu’elle se taise, la tragédie amoureuse d’Alexia et Jonathan Daval, presque un an après la condamnation à 25 ans de réclusion de Jonathann Daval pour le meurtre de sa femme Alexia. "MeToo et Balance ton porc viennent complètement parasiter les débats judiciaires", a ajouté l'avocat.
franceinfo : Vous avez été beaucoup critiqué tout au long de l'affaire. Vous revenez là-dessus dans votre livre.
Randall Schwerdorffer : J'y reviens. Je ne règle pas des comptes. Je n'ai pas besoin de régler des comptes. J'y reviens parce qu'effectivement, défendre un homme accusé du meurtre de sa compagne devient horriblement difficile dans une cour d'assises, alors que l'inverse n'est pas vrai. Défendre une femme accusée du meurtre de son compagnon est relativement aisé aujourd'hui dans les cours d'assises. Tout est entendable. Je peux vous assurer que c'est beaucoup plus confortable de défendre une femme. On le voit encore dans des affaires récentes. Le premier réflexe est de dire que le mari était violent et tout le monde trouve ça normal. Le problème de l'affaire Daval, c'est qu'à partir du moment où on a osé dire qu'il y avait des problèmes de violences psychologiques, peut être même de violences physiques dans le couple, et peut-être que c'était Alexia qui en était à l'origine, ça a suscité une réaction complètement disproportionnée. Si Jonathann avait été une femme, cette réaction n'aurait pas existé. Après, on n'excuse pas Jonathann Daval. On essaye d'expliquer pourquoi un homme qui n'est pas violent, apprécié de tous, qui a toujours été quelqu'un aux qualités humaines reconnues, un soir, pendant ces quelques minutes, va se transformer en homme violent, ultra violent.
On se souvient de la fin du procès. Vous aviez trouvé que le verdict était juste. Aujourd'hui, est-ce que vous le pensez encore ?
Je ne remets pas du tout en cause le verdict d'abord, sinon j'aurais fait appel. On a eu un procès de très grande qualité avec un président qui a veillé à ce que le procès soit de grande qualité. Il l'a été. Ceux qui ont assisté à ce procès ont pu voir que même la défense a pu travailler tout à fait normalement et librement. Cependant, notre parole s'autocensure dans une cour d'assises aujourd'hui, en raison du climat qui existe notamment depuis l'existence de MeToo et de Balance ton porc, qui viennent complètement parasiter les débats judiciaires et intoxiquer les débats judiciaires. Je trouve ça terrifiant. On est rentrés dans quelque chose de délirant. Je trouve que mon livre a beaucoup de modération, que ce n'est pas moi qui manque de modération. C'est l'hystérie sociale aujourd'hui qui manque de modération.
Marlène Schiappa en est un emblème, selon vous.
Je pense que l'affaire Daval pour Marlène Schiappa, c'était surtout une affaire d'opportunisme politique. Et effectivement, elle parlait déjà d'assassinat, ce qui était totalement anormal. Je vais vous dire une chose : Marlène Schiappa n'avait pas le droit de s'exprimer parce qu'elle a violé le principe de séparation des autorités judiciaires et de l'exécutif.