Vins : les grands crus, nouvelle cible du grand banditisme
Les bouteilles de grands crus sont devenues la cible d’un nouveau trafic juteux. Les malfaiteurs travaillent en bande organisée. Un millier de bouteilles viennent d’être saisies.
La gendarmerie nationale a annoncé lundi 22 mars la saisie de plus de 1 000 bouteilles de grands crus de Bordeaux. Quelques jours plus tôt, elle a perquisitionné un appartement, dans lequel étaient cachées des caisses de vin de célèbres grands crus, Pétrus, Yquem ou Saint-Émilion, dont la valeur totale, combinée à de l’argent liquide également retrouvé sur les lieux, atteint les 318 000 euros. Il s’agit du butin d’une filière allant de la Gironde, où les vins étaient volés, à la région parisienne, où les bouteilles étaient stockées puis vendues sur place ou exportées.
Des grands crus très protégés
"Les investigations ultérieures nous ont permis d’identifier une bande organisée de receleurs de la communauté chinoise, confie le colonel Jean-Baptiste Félicité, de la section de Recherches de Bouliac (Gironde). Ils récupéraient de la marchandise volée par nos voleurs, et écoulaient ensuite [les bouteilles] soit dans des restaurants asiatiques, soit dans des commerces de cavistes, soit les exportaient". 13 personnes ont été interpellées et entendues.
Les grands crus et leurs détenteurs sont devenus des cibles privilégiées du grand banditisme. De plus en plus de propriétaires stockent leurs vins tels des lingots d’or, parfois dans des bunkers enfouis sous le sol et équipés de caméras et de détecteurs de mouvement. Certaines bouteilles, rarissimes, peuvent coûter jusqu’à 25 000 euros. En décembre, 900 bouteilles avaient été saisies.