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Vague d'indignation après des propos de Jean-Luc Mélenchon jugés complotistes

Le leader de la France insoumise Jean-Luc Melenchon lors d'un discours le soir des élections européennes, le 26 mai 2019, à Paris. L'ensemble de la classe politique a condamné les propos du leader de la France insoumise qui a évoqué, dimanche, l'idée qu'un "grave incident ou un meurtre" soit déjà planifié pour "la dernière semaine de la campagne présidentielle" de 2022 dans le but de "montrer du doigt les musulmans". "Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre", pour "montrer du doigt les musulmans", "tout ça c'est écrit d'avance", a affirmé, dimanche 6 juin, Jean-Luc Mélenchon (LFI), suscitant une vague d'indignation dans le paysage politique. Interrogé dans l'émission Questions politiques (France Inter/Le Monde/Franceinfo), le chef de file des Insoumis et candidat à la présidentielle a d'abord indiqué souhaiter qu'Emmanuel Macron "se représente", car "on aura de quoi dire" sur son "bilan". >> À lire : L’union de la gauche, cette Arlésienne à laquelle plus grand monde ne croit "Sinon, on nous sort un autre petit Macron du chapeau, (...) on ne sait pas qui c'est, pouf, il se fait élire président. C'est le système qui l'invente. La dernière fois, Macron, il est arrivé au dernier moment. Là, ils vont peut-être en trouver un autre", a-t-il enchaîné. "À chaque fois, ils en trouvent un. Dans tous les pays du monde, on a élu des petits Macron, il s'appelait Macri en Argentine, (...) c'était en Ukraine un type qui jouait dans une série de télévision (une allusion à Volodymyr Zelensky, élu en 2019, NDLR). Dans tous les pays du monde, ils ont inventé un type comme ça, qui sortait de rien, et qui était porté par un système oligarchique", a poursuivi le patron des Insoumis. "De même que vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ça a été Merah en 2012 (auteur jihadiste des tueries de Toulouse et de Montauban, notamment dans une école juive, NDLR), ça a été l'attentat la dernière semaine sur les Champs-Élysées (en 2017, un jihadiste a assassiné le policier Xavier Jugelé, NDLR), avant on avait eu Papy Voise (Paul Voise, un retraité agressé chez lui à Orléans en avril 2002, NDLR), dont plus personne n'a jamais entendu parler après. Tout ça, c'est écrit d'avance", lance alors Jean-Luc Mélenchon. "Montrer du doigt les musulmans" "Nous aurons le petit personnage sorti du chapeau, nous aurons l'événement gravissime qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d'inventer une guerre civile, voilà, c'est bateau tout ça", conclut le député LFI. La sortie de Jean-Luc Mélenchon a suscité une série de réactions indignées. Latifa Ibn Ziaten, dont le fils militaire a été tué par Mohammed Merad, a dénoncé des propos "inadmissibles", réclamant du "respect pour les victimes". "Quand on manie ainsi la démagogie, on ne peut prétendre à devenir président de la République", a fustigé la cheffe du groupe PS à l'Assemblée, Valérie Rabault, jugeant "inacceptable" de "réduire les atrocités des attentats de Montauban et Toulouse en 2012 à de la machination électorale". "On est vraiment au-delà de la honte", a aussi réagi la députée LREM Aurore Bergé sur Twitter. Au sein du gouvernement, la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, a dénoncé lundi sur BFMTV "un mélange de paranoïa et de complotisme". "L'insinuation c'est la négation de la démocratie", a estimé le secrétaire d'État français aux Affaires européennes Clément Beaune, tandis que celui au Numérique, Cédric O, a dénoncé un "naufrage politique et républicain". Jean-Luc Mélenchon "n'est pas complotiste" "Les complotistes anticomplotistes sont de sortie. Ils nient que les assassins font leur coup au moment qui fait parler d'eux. Propos ineptes. À moins que ce soit pour les couvrir", a répondu Jean-Luc Mélenchon, sur le même réseau social, citant comme source d'inspiration un article du Figaro sur "les attentats et faits divers qui ont bouleversé les campagnes présidentielles". Jean-Luc Mélenchon "n'est pas complotiste" et visait par ces propos "l'extrême droite", a par ailleurs défendu lundi Clémentine Autain, tête de liste LFI aux régionales en Ile-de-France. "Ce qu'il a voulu dire, c'est que les assassins qui font ça savent à quel moment ils le font", a fait valoir Clémentine Autain, disant partager ce point de vue. Et "ce qu'il visait c'est l'extrême droite" qui  "instrumentalise ce qui arrive (...) pour affirmer des propos xénophobes, liberticides, antirépublicains". "La croisade anti-Mélenchon se poursuit", a renchéri le numéro deux de LFI, Adrien Quatennens, dans un tweet, assurant que le leader du mouvement "dénonçait l'instrumentalisation, prévisible, écrite d'avance, de tels événements en période électorale". Avec AFP

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