Une justice française à la peine
La justice française est-elle trop lente ? Au tribunal de Créteil (Val-de-Marne), les exemples de lenteurs judiciaires ne manquent pas. Une femme, victime de violences conjugales, a attendu près de deux ans avant que son affaire soit jugée. Les audiences sont surchargées et certaines affaires sont gérées à la va-vite. "Les audiences correctionnelles se finissent parfois après minuit à Créteil, avec des magistrats qui sont épuisés et qui n'écoutent rien, des justiciables qui n'ont plus envie d'expliquer et avec des décisions qui n'ont du coup pas de sens", explique Me Mathilde Guéry, avocate au barreau de Paris.
Plus d'argent pour construire des prisons
En France, le délai de traitement moyen d'une affaire criminelle est d'environ 41,5 mois, ce qui équivaut à presque trois ans et demi. En 2020, l'État a dépensé 69,50 euros par an et par habitant, c'est moins que l'Espagne et l'Allemagne. Le budget accordé à la justice sera augmenté de 660 millions d'euros en 2022 alors que des états généraux de la justice ont été lancés lundi 18 octobre. Près de la moitié de cette somme sera accordée à l'administration pénitentiaire. "Ce budget n'est pas du tout consacré à l'augmentation des effectifs", déplore Sarah Massoud, secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature.