Tour de France : l'Alpe d'Huez, la revanche de Pogacar ou la première victoire française ?
CLASSIQUE DU TOUR
En 2011, un jeune Pierre Rolland avait créé la surprise en s'imposant en haut de l'Alpe d'Huez.
Après une 11e étape marquée par la défaillance du double vainqueur sortant Tadej Pogacar, le peloton emprunte, jeudi, l'un des parcours les plus classiques de l'épreuve, entre Briançon et la station de l'Oisans. La montée finale, l'Alpe d'Huez, pourrait sourire à un Français ou être le lieu de la résurrection du jeune Slovène dépossédé du jaune.
C'est une trilogie bien connue des amateurs de vélo. Un classique du Tour de France qui fait son retour, jeudi 14 juillet, jour de fête nationale, entre Briançon et la station de l'Oisans. Galibier, Croix-de-Fer, Alpe d'Huez : la trilogie des ascensions hors catégorie a marqué l'histoire de la Grande Boucle. Avec, pour référence ultime, l'arrivée de Bernard Hinault et de l'Américain Greg LeMond, main dans la main, en 1986.
Au lendemain d'une dantesque étape conclue au Granon, qui a vu Tadej Pogacar être dépossédé de son maillot jaune par la Jubo-Visma et Jonas Vingegaard, le Slovène pourrait aborder l'étape en revanchard. De leur côté, les coureurs français, toujours en quête d'une première victoire, devraient être à la manœuvre.
Vingt-et-un virages pour écrire l'histoire
Le premier col de la journée ne devrait pas dépayser les coureurs. Le Galibier, le point le plus haut de cette édition à l'altitude de 2 642 mètres est escaladé pour la seconde fois en deux jours (23 km à 5,1 %), mais par le marche-pied du Lautaret sur son versant sud, moins raide que le versant nord parcouru mercredi par le peloton. La longue descente vers la Maurienne précède ensuite l'interminable Croix-de-Fer (29 km à 5,2 %), autre ascension majeure, suivie d'une descente sans fin vers la vallée de la Romanche.
Reste encore le morceau de bravoure final, les 13,8 kilomètres de montée vers l'Alpe d'Huez, à 8,1 % de pente moyenne au long des 21 virages numérotés qui conduisent à l'arrivée.
Quatre ans après la victoire du Britannique Geraint Thomas, dans le bruit et la fureur de la montée - vertèbre fracturée pour Vincenzo Nibali -, le Tour renoue ainsi avec la légendaire montée, 70 ans après le succès initial du "campionissimo" Fausto Coppi.
14 juillet en bleu blanc rouge ?
À l'issue de l'étape qui l'a vue céder devant son rival, Tadej Pogacar refusait déjà de capituler : "Ils ont bien couru", a-t-il concédé avant d'enchaîner. " Il y a un gros écart, mais ça va être un duel intéressant. J’ai perdu trois minutes aujourd’hui, mais je peux revenir. Ça va être sympa de suivre ce duel à la télévision. Dès demain, je vais me remettre à l’attaque."
Cependant, il ne sera pas le seul à vouloir briller. En ce jour de fête nationale, les Français se verront un devoir de briller. D'autant que la montée de l'Alpe d'Huez leur réussit traditionnellement bien. Trois des quatre derniers vainqueurs d'étape à cette endroit étaient tricolores : Pierre Rolland en 2011, Christophe Riblon en 2013 et Thibaut Pinot en 2015 ont gagné avant le succès du Britannique Geraint Thomas en 2018.
Thibaut Pinot a d'ailleurs coché cette étape dans le calendrier. Lui qui chasse un succès pour acter sa résurrection après deux années compliquées. Le vainqueur 2015 pourra s'appuyer sur une autre statistique favorable : Sur les 68 étapes disputées un jour de fête nationale depuis 1947, 18 ont été remportées par des Français, soit un pourcentage de victoire de 26,5 %
Cependant, en sport, les statistiques favorables sont loin de tout faire. À la fin, cela se rège à la pédale.
Avec AFP