Terrasses, cinémas, couvre-feu... la France à l'aube d'une semaine de libertés retrouvées
Les employés du "Café du Trocadéro" nettoient les tables de la terrasse extérieure, à Paris le 11 mai 2021, avant la réouverture des terrasses des restaurants et cafés prévue le 19 mai.
À quelques jours d'un premier allègement des contraintes sanitaires et alors que l'épidémie ralentit, les Français se préparent à retrouver un peu de liberté mercredi. Les terrasses, cinémas, théâtres, musées vont rouvrir avec des jauges réduites, et le couvre-feu sera repoussé de 19 h à 21 h.
Terrasses, cinémas, théâtres, musées... Même avec des jauges réduites, les Français brûlent de retrouver, mercredi, un peu de légèreté, au moment où l'épidémie de Covid-19 ralentit et où la campagne de vaccination atteint les 20 millions de premières injections.
Des Français ont déjà pu profiter du pont de l'Ascension, premier long week-end depuis la levée des restrictions de déplacement début mai, pour aller prendre l'air à la campagne ou au bord de la mer.
À partir de mercredi, le couvre-feu sera repoussé de 19 h à 21 h et ce sera surtout l'heure des réouvertures, mêmes partielles, pour de nombreux établissements accueillant du public.
"Le bien-être général passe aussi par la reprise des contacts sociaux", commente, dans le JDD, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, soulignant toutefois la nécessité de respecter les protocoles sanitaires.
Tables de 6 personnes maximum
Les cinémas, fermés depuis le 30 octobre, pourront rouvrir avec une jauge de 35 % et 800 spectateurs maximum, pour redonner une chance à des films à la vie interrompue trop vite à l'automne, comme "Adieu les cons" d'Albert Dupontel auréolé de sept César ou "Drunk" de Thomas Vinterberg. Ou pour faire découvrir de nouveaux long-métrages, alors que les films se bousculent pour trouver une place dans les salles obscures.
Réouverture aussi, avec des jauges réduites, pour les musées, les théâtres, les parcs zoologiques en plein air, les bibliothèques ou encore l'ensemble des commerces.
Quant aux bars et restaurants, seules leurs terrasses sont concernées mercredi, à 50 % de leur capacité et avec des tables de 6 maximum.
Des règles encore trop complexes pour certains restaurateurs, d'autant que la météo de ce mois de mai est incertaine.
"Imaginez-vous rouvrir une grosse machine, refaire une carte, faire revenir tout le personnel mais finalement devoir tout annuler et jeter de la marchandise parce qu'il pleut ? Impossible", affirme au JDD le médiatique chef Philippe Etchebest qui ne rouvrira pas son service en terrasse mercredi.
"Et puis tout le monde n'est pas concerné : à peine 40 % des restaurateurs en France ont une terrasse", souligne-t-il. Il attendra donc la prochaine étape des réouvertures, le 9 juin.
Freins d'urgence
En juin, cafés et restaurants pourront alors accueillir des clients en nombre limité en intérieur, le couvre-feu sera décalé à 23 h, les jauges seront assouplies pour les lieux culturels.
Cette réouverture progressive est permise par l'amélioration sensible de la situation épidémiologique et l'accélération de la campagne de vaccination.
Depuis samedi, plus de 20 millions de Français ont reçu une première injection de vaccin et 8,8 millions deux doses (soit 13,1 % de la population totale et 16,8 % de la population majeure). Le prochain cap fixé par le gouvernement est de 30 millions de primo-vaccinés mi-juin.
Pour l'atteindre, la vaccination est ouverte depuis mercredi aux plus de 18 ans pour des doses disponibles du jour au lendemain.
Tous les adultes pourront ensuite, sans plus aucune condition, se faire vacciner à partir du 15 juin. Une date que le ministère de la Santé n'exclut pas d'avancer, si la situation le permet, même si la discussion n'est pas à l'ordre du jour pour l'instant, a-t-on indiqué dimanche à l'AFP.
Côté épidémie, les signes sont également encourageants, avec un nombre de malades du Covid en services de réanimation en baisse continue (4 271 samedi, contre 5 005 une semaine plus tôt, et 6 001 au pic de la troisième vague le 26 avril) et un nombre de contaminations en baisse également.
Mais si la courbe s'inversait de façon inquiétante, Emmanuel Macron a prévenu que des "freins d'urgence" pourraient être activés dans des départements qui dépasseraient un taux d'incidence de 400 nouveaux cas pour 100 000 habitants sur sept jours.
"Si la situation locale l'impose, on prendra des mesures en revenant à l'étape précédente. Si nécessaire et en concertation avec les élus, on reconfinera localement, comme en Guyane depuis vendredi", a précisé Jérôme Salomon dans le JDD, notant qu'on n'était pas "à l'abri" d'une quatrième vague.
"L'immunité collective ne sera atteinte que lorsqu'on aura réussi la vaccination et réduit au minimum la circulation du virus", insiste-t-il, mettant en avant l'importance du futur passe sanitaire et du contrôle des voyageurs arrivant de pays à risque, notamment l'Inde, alors que 24 épisodes du variant indien qui inquiète ont été identifiés en France.
Avec AFP