Sécurité : la nouvelle loi contre les squats de halls d'immeuble doit encore faire ses preuves
Pour lutter contre le trafic de drogues dans les halls d'immeuble, le ministère de l'Intérieur a permis, il y a un an, aux policiers de dresser des amendes forfaitaires pour les personnes squattant ces parties communes.
Dans un immeuble d'une tour d'habitation dans la banlieue du Havre (Seine-Maritime), les mégots et les pochons en plastique à l'odeur de stupéfiant qui jonchent le sol ne laissent peu de doutes : ces parties communes semblent squattées régulièrement. Apeurés, rares sont les habitants à vouloir en parler. "Je ne peux pas vous répondre", confie l'un d'eux. "Je n'en dirai pas plus, parce que je risque ma peau", craint un autre. Plusieurs résidents vivent dans l'angoisse et souhaitent quitter l'immeuble. Pour tenter de lutter contre ce problème, l'Etat a donné un outil supplémentaire aux policiers avec une amende forfaitaire de 200 euros, réduite à 150 euros si elle est payée dans les 15 jours et majorée jusqu'à 450 euros.
3 550 amendes dressées depuis la mise en place de la mesure
À Roubaix (Nord), une patrouille repère trois jeunes sur les coursives d'un immeuble et leur adresse une amende. "C'est inutile", juge l'un des jeunes. Ce n'est pas l'avis de la police. "Vous leur mettez une amende sur le champ, c'est plus pratique que d'amener quelqu'un au commissariat et de commencer à faire des procès-verbaux", juge le Commissaire Abdelkader Haroune, chef du commissariat de Roubaix. Près de Rouen (Seine-Maritime), les habitants jugent que "c'est un peu mieux quand même, mais ce n'est pas encore ça". Selon le ministère de l'Intérieur 3 550 amendes ont été dressées sur l'ensemble du territoire.