Sarah Abitbol : comment elle a expliqué à sa fille de 10 ans les viols qu'elle a subis
Invitée sur le plateau de Quotidien jeudi 10 juin, Sarah Abitbol est revenue sur les viols qu'elle a subis dans les années 1990, mais aussi, comment elle en a parlé avec sa fille âgée de 10 ans.
C'est un témoignage qui a fait beaucoup de bruit dans le monde du sport. Dans Un si long silence, paru en janvier 2020, Sarah Abitbol dénonçait les abus sexuels et viols dont elle a été victime entre 1990 et 1992 de la part de son entraîneur Gilles Beyer, alors qu'elle était adolescente. Des faits désormais prescrits pour lesquels l'ancienne championne de patinage artistique ne peut pas porter plainte, mais dont elle a réussi à se remettre, affirmant avoir retrouvé son humour et sa joie de vivre, plusieurs mois après avoir brisé l'omerta sur les violences sexuelles dans le monde du sport.
Si aujourd'hui la Fédération française des sports de glace lui"ferme la porte", notamment pour ne pas qu'elle évoque son histoire, Sarah Abitbol veut plus que jamais se battre pour les personnes qui ont elles aussi été victimes d'abus sexuels dans le monde du sport, et notamment éduquer les jeunes enfants à ce sujet. A commencer par sa fille de 10 ans, à qui elle a révélé ces violences qu'elle a subis, il y a quelques mois. "J'ai trouvé des phrases, très belles et toutes simples en lui expliquant que les parties intimes c'était ses petits trésors et qu'on avait pas le droit de toucher à son petit trésor, qu'un adulte n'avait pas le droit de toucher un enfant et que moi malheureusement ça m'était arrivé à 15 ans, [...] et que j'avais beaucoup souffert de ça", explique-t-elle.
Sarah Abitbol avait "peur" de parler de ses viols à sa fille
Si elle n'a pas expliqué dans le détail les abus dont elle a été victime, Sarah Abitbol a confié qu'elle comptait le faire, quand sa fille serait plus grand, consciente pour le moment qu'elle n'a "que 10 ans". "Je crois qu'elle a compris et je voudrais qu'elle soit fière de moi et de mon combat aujourd'hui", a précisé l'ancienne championne, qui avait au départ peur de parler à sa fille des viols qu'elle a subis, de "peur" que celle-ci ait "honte" d'elle. Toutefois, près de 30 ans après les faits, Sarah Abitbol est toujours "malheureusement malade, sous antidépresseurs", comme elle le confiait à France Inter, tandis que d'autres anciennes patineuses ont porté des accusations similaires à l'encontre de Gilles Beyer, champion de France 1978, ainsi que d'autres entraîneurs.
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