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Arts et People

Flavie Flament : ce deuil qui a ravivé les flashs des viols qu’elle a subis

"C’est comme une bombe qui fragmente absolument tout." C’est ainsi que Flavie Flament a vécu les flashs des viols qu’elle a subis. Elle avait 13 ans lorsqu’elle a été victime de David Hamilton. Mais sa mémoire a enfoui au plus loin ce drame. Oublier pour survivre. Pourtant, "au fond [d’elle], c’est le chaos", comme elle l’explique dans l’émission de France 2, Dans les yeux d’Olivier, ce mercredi 24 avril. "J’avais, depuis l’enfance, une sorte d’état de souffrance latent", raconte-t-elle.  Sauf qu’à l’époque, elle est incapable d’en expliquer la raison. C’est un deuil qui a ravivé ce traumatisme enfoui. Flavie Flament avait 35 ans lorsque son grand-père est décédé. Une perte insurmontable. Pire, cela fait ressurgir son mal-être. "Ça se traduit par une dépression très très profonde. Un sentiment de tomber dans le vide, de vouloir me raccrocher à des parois qui sont lisses donc une chute vertigineuse", rapporte la principale intéressée. Et les premiers flashs apparaissent. "J’ai tellement mal, je souffre tellement que je deviens folle", se dit-elle alors.  A quoi ressemblaient les flashs de Flavie Flament ?  Ces flashs peuvent survenir à n’importe quel instant, sans crier gare. "Tout d’un coup, ça monte en moi, ça me prend la nuque, ça me prend tout le corps, ça vient jusqu’au bout de mes doigts. J’ai un effroi terrible que je n’ai jamais ressentide ma vie qui prend possession de mon corps et dans ma tête", détaille-t-elle. C’est brutal. Flavie Flament a alors l’image d’un mur blanc, d’un ciel bleu et d’un tissu vert duquel émane "une sale odeur d’humidité". "Ce qu’il y a de terrible, c’est que ces images-là sont accompagnées de sensations physiques, donc d’émotions mais aussi parfois d’odeurs, de goûts", se remémore-t-elle.  La maman d’Enzo et Antoine a le sentiment de "dérailler" et décide donc de consulter un psychiatre. Ensemble, ils parcourent l’album photos de son enfance. Flavie Flament se raconte à elle-même une histoire. Celle d’une "enfance heureuse, banale". Elle était même prête à abandonner quand une photo tombe dudit album. Une photographie qui avait été prise par David Hamilton. Elle n’avait pas oublié qu’elle avait posé pour le célèbre photographe mais ce jour-là, c’est toute l’histoire qui lui est revenue en pleine figure.  Ce moment où Flavie Flament ne pouvait plus "se dérober devant la vérité" "Et là, il y a quelque chose qui m’envahit. Une vérité devant laquelle je ne peux plus me dérober. Je regarde mon médecin, j’ai la photo dans la main et je m’entends prononcer ces mots : ‘Il m’a violée’. Et les répéter. Je m’accroche à son regard et tout d’un coup, les larmes coulent", rapporte Flavie Flament. Et d’analyser : "Pour moi, l’amnésie traumatique, c’est une boîte qui est au tréfonds de mon âme. Cette boîte, à la faveur d’un événement dramatique qui a été la mort de mon grand-père, s'est entrouverte et sont sorties des bulles." Des bulles qui étaient floues, qui n’avaient pas vraiment de sens jusqu’à ce que, après des années d’analyse, Flavie Flament parvienne à "recomposer le film d’un drame". Ainsi, le mur blanc et le ciel bleu correspondaient à ce qu’elle voyait lorsqu’elle était "allongée sur le balcon de David Hamilton". Et le tissu vert à l’odeur d’humidité, "c’est après, dans la salle-de-bain, quand il m’a tendu la serviette humide, dégueulasse qui puait et qu’il m’a dit : ‘Vas-y, essuie-toi, ta mère va bientôt arriver’", conclut l’ex de Benjamin Castaldi.

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